(New York) Les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi, le marché faisant une pause, marquée par des prises de bénéfices, après une ascension de dix jours.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a reculé de 0,75 %, pour clôturer à 89,92 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, a lui cédé 0,76 %, à 86,87 dollars, mettant un terme à une série de neuf séances de gains consécutives.

« Ce n’est pas une correction, mais maintenant que les dernières nouvelles ont été digérées, on a droit à quelques prises de bénéfices », a commenté Stephen Schork, de Schork Group.

L’analyste faisait référence à l’annonce, mardi, du prolongement, des coupes opérées par Arabie saoudite et Russie, qui vont réduire les volumes mis sur le marché de 1,3 million de barils par jour, au total.

Pour Edward Moya, d’Oanda, la pause de l’or noir est aussi due à la poussée du dollar, qui a atteint jeudi des sommets de plusieurs mois face à nombre de devises, dont l’euro.

À ces éléments, José Torres, d’Interactive Brokers, a ajouté les mauvais chiffres de croissance en Europe, « qui calment les craintes relatives à la demande ».

La croissance en zone euro n’a atteint que 0,1 % au deuxième trimestre, par rapport aux trois mois précédents, soit sensiblement moins que les 0,3 % anticipés par les économistes.

Un tableau d’autant moins rose que « tous les signes indiquent que le PIB (produit intérieur brut) va baisser au troisième trimestre » dans la zone, a prévenu, dans une note, Claus Visteren, de Pantheon Macroeconomics, qui anticipe une contraction de 0,2 % à 0,3 %.

Les opérateurs ont aussi reçu de mauvaises nouvelles macroéconomiques de Chine, où les exportations sont ressorties en baisse de 8,8 % sur un an en août.

Cette accumulation de facteurs défavorables aux cours n’a pas été compensée par le rapport hebdomadaire sur les stocks américains, qui a pourtant surpris.

Les réserves commerciales de brut aux États-Unis ont ainsi fondu de 6,3 millions de barils durant la semaine achevée le 1er septembre, soit le triple des 2 millions attendus par les analystes, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.

Ces stocks sont désormais au plus bas depuis début décembre.

Le rapport a fait brièvement rebondir les cours, avant un nouveau reflux.

Stephen Schork n’écarte pas de voir le Brent grimper jusqu’à 95 dollars, mais pas bien au-delà. « Si on va jusqu’à 100 dollars, l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) se mettrait alors à jouer un jeu dangereux, au risque de supprimer de la demande », selon l’analyste.

Pour Edward Moya, « la progression du pétrole pourrait reprendre si le marché se met à croire que la Chine a atteint un point bas ».