(Ottawa) Des économistes s’attendent à ce que l’inflation poursuive sa baisse en octobre au Canada, notamment puisque les prix de l’essence ont chuté par rapport à septembre et que les prix des aliments ont augmenté à un rythme plus lent.

Statistique Canada doit publier mardi son plus récent rapport sur l’indice des prix à la consommation, ce qui coïncidera avec l’énoncé économique automnal du gouvernement fédéral.

L’inflation annuelle s’est établie à 3,8 % en septembre au pays.

La Banque de Montréal s’attend à ce que l’inflation s’établisse à 3,2 % d’une année à l’autre en octobre.

L’économiste en chef de la Banque, Douglas Porter, a affirmé que même si les prix du pétrole avaient subi des pressions à la hausse, les prix de l’essence avaient en fait baissé d’environ 7 % au mois d’octobre, par rapport au mois précédent.

« Nous pensons également que les prix des denrées alimentaires et des produits d’épicerie se modèrent lentement, mais sûrement », a ajouté M. Porter.

« Ce n’est pas comme s’ils baissaient, mais ils contribuent moins à l’inflation que par le passé. »

Selon M. Porter, ce sont les coûts du logement qui vont garder l’inflation à un niveau élevé.

« Les loyers ont évidemment le vent en poupe, et les coûts d’intérêt des prêts hypothécaires continuent d’augmenter. Il est donc probable qu’ils maintiendront l’inflation au-dessus de 3 % », a-t-il complété.

La Banque Royale prévoit que l’inflation annuelle reculera à 3,1 % en octobre.

« Une grande partie de cette croissance provient encore de l’augmentation des coûts d’intérêts hypothécaires, conséquence directe des hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada », ont écrit Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de RBC, et Abbey Xu, économiste, dans un rapport daté du 17 novembre qu’ils ont cosigné.

Une baisse globale de l’inflation serait une bonne nouvelle pour la Banque du Canada, qui cherche des preuves d’un ralentissement durable de la croissance des prix à la consommation.

La banque centrale a choisi de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5 % lors de ses deux dernières décisions, en grande partie en raison de la faiblesse récente des indicateurs économiques, mais a maintenu qu’elle était prête à relever à nouveau ses taux si cela s’avérait nécessaire pour maîtriser l’inflation.

Dans un discours prononcé au début du mois, la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, a averti que les taux d’intérêt pourraient ne pas revenir aux faibles niveaux auxquels les gens étaient habitués avant la pandémie de COVID-19.

Mme Rogers a souligné que les changements structurels de l’économie mondiale, tels que le passage de l’épargne à la dépense par les baby-boomers arrivant à la retraite, pourraient entraîner une hausse des taux d’intérêt.

L’augmentation de la dette publique et les risques géopolitiques, tels que la guerre entre Israël et le Hamas, pourraient également faire grimper les taux, a-t-elle ajouté.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, doit prononcer mercredi un discours sur le coût élevé de l’inflation devant la chambre de commerce de la région de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. La dernière décision de la banque centrale en matière de taux d’intérêt pour l’année est prévue le 6 décembre.