Un mois et demi à peine après avoir revu à la baisse ses prévisions économiques pour l’année en cours, le ministre des Finances, Eric Girard, rectifie à nouveau le tir alors que le déficit gonfle de 635 millions.

En cause, « l’évolution récente de la situation économique » qui a un effet défavorable sur les revenus autonomes du gouvernement, révèle-t-il dans son rapport sur la situation financière du Québec à la fin du deuxième trimestre 2023‑2024, publié en fin d’après-midi vendredi.

Principalement, les revenus provenant des impôts des sociétés souffrent de cette situation, ce qui entraîne des rentrées fiscales moindres que prévu pour le gouvernement, explique-t-on dans le document.

Deuxième facteur cité : les faibles précipitations dans les régions où sont situés les principaux bassins d’Hydro‑Québec ont entraîné une diminution des exportations d’électricité de la société d’État. Les revenus provenant des entreprises du gouvernement pour l’exercice financier actuel sont ainsi revus à la baisse.

Or, afin de « compenser en grande partie les révisions », le ministre utilise les quelque 500 millions qu’il restait dans son coussin financier, sa « provision pour éventualités ».

Résultat : Québec n’a plus de marge de manœuvre, et les 135 millions excédentaires iront engraisser le déficit prévu pour 2023-2024 qui s’établit désormais à 4,1 milliards de dollars, après versement des revenus consacrés au Fonds des générations.

« Le ralentissement économique a des conséquences sur les revenus du gouvernement, notamment sur les impôts des sociétés, ce qui entraîne des effets défavorables pour la situation budgétaire du Québec », a-t-il expliqué, vendredi, par voie de communiqué.

Pour une deuxième fois

Au sujet du déficit revu à la hausse, Eric Girard mentionne également que « la situation économique actuelle demeure difficile, comme prévu lors de la mise à jour du 7 novembre ».

Il s’agit ainsi de la deuxième fois que Québec revoit à la baisse ses revenus en l’espace d’un mois et demi, au moment où le conflit de travail avec ses employés bat son plein.

Début novembre, lors de la présentation de sa mise à jour économique, Eric Girard avait déjà annoncé son intention d’utiliser la majeure partie de sa « provision pour éventualités », soit 1 milliard, afin de compenser des révisions de son cadre financier.

Déjà, on anticipait des recettes tirées de l’impôt des particuliers et des sociétés moins élevées pour 2023-2024, d’un peu plus de 1 milliard. Globalement, toutefois, l’ensemble des revenus de Québec étaient révisés à la hausse notamment grâce à Ottawa, selon la mise à jour économique.