(Istanbul) L’inflation a atteint 64,8 % sur un an en Turquie en décembre, selon les données officielles publiées mercredi.  

La hausse des prix à la consommation, alimentée notamment par la dépréciation quasi continue de la livre turque, s’est établie à 2,9 % sur un mois.

L’inflation, qui a repris son envolée depuis juin, s’élevait à 62 % en novembre.

La hausse des prix concerne tout particulièrement les produits alimentaires (+72 %), les transports (+77,1 %), la santé (+79,6 %), l’éducation (+82 %) ainsi que l’hôtellerie et la restauration (+93,2 %), selon l’institut statistique turc.

Quoiqu’élevés, les chiffres officiels sont contestés par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l’inflation (Enag), qui calculent la hausse des prix à la consommation à 127,2 % en glissement annuel.

Dans ce contexte, le salaire minimum a été relevé de 49 % au 1er janvier, pour atteindre 17 000 livres turques, soit 520 euros environ.

Malgré les hausses régulières des salaires et des pensions de retraite, l’inflation demeure un sujet brûlant en Turquie, à trois mois d’élections municipales que le président Recep Tayyip Erdogan – réélu fin mai pour un troisième mandat – souhaite remporter à Ankara et Istanbul, les deux plus grandes villes du pays, passées aux mains de l’opposition en 2019.

La Banque centrale turque, qui a relevé son taux directeur de 8,5 % à 42,5 % depuis juin pour tenter d’endiguer l’inflation, a estimé fin décembre que le resserrement monétaire est « proche du niveau requis pour établir le cap de la désinflation ».