(Ottawa) Les économistes s’attendent à ce que le taux d’inflation ait augmenté le mois dernier. Toutefois, ils ne croient pas que la situation soit alarmante, car la pression devrait s’atténuer.

Statistique Canada doit présenter mardi l’Indice des prix à la consommation pour le mois de décembre. On pourrait alors avoir une meilleure idée du taux de l’inflation pour l’ensemble de 2023.

Les experts s’attendent à ce que l’inflation de décembre soit supérieure au taux de 3,1 observé en novembre, car la baisse des prix de l’essence avait été plus importante en décembre 2022 que le mois dernier. L’incidence de la fluctuation des prix enregistrés 12 mois plus tôt sur l’inflation globale est appelée « effet de glissement annuel ».

La CIBC prévoit que le taux d’inflation aura atteint 3,4 % en décembre.

C’est vraiment à cause des conséquences des prix de l’essence. On espère observer une certaine amélioration dans certains des indices que la Banque du Canada surveille attentivement.

Andrew Grantham, directeur général et économiste principal à la Banque CIBC

Selon le département du Travail des États-Unis, le taux d’inflation a atteint 3,4 % chez nos voisins, une hausse de 0,3 point par rapport à novembre. Cette augmentation est attribuable à la hausse des prix de l’énergie, des aliments et de l’immobilier.

Les économistes préviennent que même si le taux d’inflation a grimpé en décembre, cela ne signifie pas que l’avenir sera morose à ce chapitre.

La Banque du Canada surveille plus attentivement les indices qui font fi de la volatilité des prix. Si ces indices chutent, cela signifie que la pression des prix continue de s’atténuer. Si c’est le cas, la banque centrale poussera un soupir de soulagement.

Aux États-Unis, les prix dits de base ont augmenté de 3,9 % en décembre, la plus faible progression depuis mai 2021.

La banque centrale observe aussi comment l’inflation a évolué au cours des derniers mois.

James Orlando, directeur économique du Groupe Banque TD, prédit un taux de 3,3 % pour décembre. Il croit que l’inflation s’est atténuée au cours des derniers mois, car le taux de certains indices oscille de 2 % à 3 %.

C’est ce que les gens doivent retenir, car c’est ce qui guidera les données au cours des prochains mois », souligne-t-il.

Les prix des produits alimentaires avaient augmenté de 4,7 % en novembre par rapport à l’année précédente, marquant un ralentissement par rapport aux 5,4 % d’octobre. Le ralentissement devrait s’être poursuivi en décembre.

Toutefois, prévient M. Grantham, cela ne signifie pas que la facture d’épicerie n’augmentera pas pour les familles, parce que l’inflation a continué d’augmenter, même si c’est à un rythme inférieur.

« Malheureusement pour les familles, la facture sera encore plus élevée, surtout si on compare à la situation des prix, il y a deux ou trois ans. »

Les économistes s’attendent à ce que la Banque du Canada commence à diminuer son taux directeur lorsqu’elle sera assez en confiance de voir l’inflation reculer vers la cible de 2 %.

Le sujet de l’année sera de voir si l’inflation est assez basse pour que la Banque du Canada se sente assez en confiance pour réduire son taux directeur qui est très élevé à l’heure actuelle.

Andrew Grantham, directeur général et économiste principal à la Banque CIBC

L’économie canadienne devrait avoir assez ralenti pour convaincre la Banque du Canada qu’elle n’est plus en surchauffe. Ce ralentissement devrait avoir un effet atténuateur sur la pression des prix, permettant à la banque centrale de changer de direction.

« Quand le conseil de direction sera convaincu que la stabilité des prix est en voie d’être rétablie, on pensera alors à baisser le taux directeur, et au moment auquel le faire, a déclaré en décembre le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem. Je sais qu’il est tentant de commencer à discuter de ces baisses, mais il est encore trop tôt pour y penser. »