Deux conflits majeurs qui risquent de dégénérer, une économie mondiale qui flirte avec la récession et la démocratie qui recule un peu partout sur la planète. Le monde ne manque pas de sujets d’inquiétude, mais c’est la météo qui préoccupe le plus les participants au Forum économique mondial qui s’ouvre ce lundi à Davos, en Suisse.

Les évènements météorologiques extrêmes sont considérés comme le risque principal auquel la planète fait face, selon le Global Risks Report 2024, un exercice qui met la table pour les discussions annuelles des leaders de ce monde qui convergent pour la 54e fois cette année dans le petit village alpin.

Les deux tiers des 1490 experts sondés de différents horizons, des dirigeants d’entreprise aux universitaires en passant par les représentants des gouvernements, ont mis la météo extrême au premier rang des menaces pour l’ordre économique mondial.

Ce n’est pas la première année que l’environnement fait partie des discussions à Davos. Mais le sujet grimpe d’année en année dans l’ordre des préoccupations. Et les mots pour décrire l’inquiétude se précisent : de l’incapacité à réduire l’impact des changements climatiques énoncée l’an dernier, la menace est maintenant décrite comme les « évènements météorologiques extrêmes ».

Le monde a connu en 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée. La température moyenne a frôlé les 15 degrés sur l’ensemble de l’année, soit 1,48 degré de plus que l’ère préindustrielle qui sert de référence aux scientifiques. Des incendies de forêt aux inondations en passant par les tempêtes dévastatrices, les évènements météorologiques extrêmes se succèdent à un rythme accéléré. Ça explique que la question environnementale prenne le pas sur les autres sujets qui seront discutés à Davos.

Sécurité mondiale

L’évènement a perdu de son lustre au cours des dernières années. Les vedettes de l’industrie du spectacle qui l’avaient adopté l’ont déserté et beaucoup de chefs d’État estiment qu’ils ont d’autres chats à fouetter.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, y sera, de même que le président israélien, Isaac Herzog, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, ce qui veut dire que les questions urgentes pour la sécurité mondiale ne seront pas évacuées.

Il y a beaucoup à critiquer dans ce genre de sommet, de son élitisme jusqu’au transport de tout ce monde en avions privés. Il reste que le Forum économique mondial demeure une rare occasion de réflexion sur ce qui confronte les sociétés modernes.

L’édition 2024 est un peu un retour à la normalité pour l’évènement, qui s’est tenu en mode virtuel en 2021 et qui a dû être reporté de plusieurs mois en 2022 en raison de la crise sanitaire.

L’an dernier, la situation économique mondiale avait retenu toute l’attention, avec l’incertitude postpandémique, le retour de l’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt.

Tant mieux si les questions environnementales reçoivent plus d’attention cette année de la part de ceux qui ont les moyens d’agir.

Cela ne veut pas dire que des solutions en émergeront. D’autres problèmes ne cessent de solliciter des actions rapides. Cette année, le fléau des fausses nouvelles et de la désinformation a grimpé dans l’échelle des préoccupations mondiales. Même chose pour la concentration du pouvoir technologique, une menace qui n’est pas près de disparaître.

De nouveaux défis s’ajoutent, mais les anciens ne sont pas disparus. À commencer par la coopération internationale, qui se porte plutôt mal, mais qui n’a jamais été aussi nécessaire. Restaurer la confiance, le thème central du Forum économique mondial cette année, en dit long sur l’état du monde.

Lisez le rapport du Forum économique mondial (en anglais)