(New York) Les Américains ont réduit plus que prévu leurs dépenses en janvier après la traditionnelle folie des fêtes de fin d’année.

Les ventes au détail ont chuté de 0,8 % en janvier par rapport au rythme soutenu de décembre, où elles avaient augmenté de 0,4 %, selon les données révisées du rapport du département du Commerce des États-Unis publié jeudi.

En excluant les ventes des concessionnaires automobiles et des stations-service, les ventes ont diminué de 0,5 %. La baisse a été plus importante que celle de 0,1 % attendue par les économistes et correspond au chiffre mensuel le plus bas depuis mars de l’année dernière.

Les économistes ont attribué une partie du recul aux conditions météorologiques neigeuses, mais ils ont également souligné que le ralentissement montre que les acheteurs pourraient enfin se dérober face à des taux d’intérêt plus élevés et à d’autres obstacles financiers. Selon eux, la dynamique économique de la fin 2023 pourrait commencer à s’estomper.

Hors ventes d’automobiles, d’essence, de matériaux de construction et de repas au restaurant, le « groupe de contrôle » des ventes, utilisé pour calculer la croissance économique, a chuté de 0,4 % en janvier. Les économistes s’attendaient à voir une augmentation.

Le fait que les ventes soient en baisse pourrait avoir un côté positif, puisque la Réserve fédérale américaine pourrait en déduire qu’il lui est possible de commencer à réduire ses taux d’intérêt, ce qui apporterait un soulagement aux consommateurs et aux entreprises qui sont à la recherche de taux d’emprunt plus abordables.

« La consommation réelle semble avoir diminué en janvier et, même en tenant compte d’une reprise en février et en mars, la croissance ralentira fortement au premier trimestre », a écrit Andrew Hunter, économiste en chef adjoint pour les États-Unis chez Capital Economics, dans une note d’analyse.

« Le résultat est que les responsables de la Réserve fédérale n’auront peut-être plus à s’inquiéter très longtemps de la possibilité qu’une résilience économique continue ravive l’inflation. »

Malgré des coûts d’emprunt et des prix plus élevés, les dépenses des ménages continuent d’être soutenues par un marché de l’emploi solide et par la hausse des salaires.

Une autre vague d’embauches surprenante a eu lieu au début de l’année, les employeurs ayant créé 353 000 emplois en janvier, preuve supplémentaire que les taux d’intérêt les plus élevés depuis deux décennies, destinés à ralentir l’économie, n’ont pas encore agi.

Néanmoins, le ralentissement des dépenses en janvier a été généralisé, les acheteurs ayant réduit leurs dépenses dans 9 des 13 catégories.