(Washington) L’activité manufacturière aux États-Unis s’est de nouveau contractée en février, plus qu’en janvier mais également plus qu’attendu, sous l’effet d’une demande qui continue de ralentir, selon les données publiées vendredi par la fédération professionnelle ISM.

L’indice mesurant cette activité s’est établi à 47,8 % durant le deuxième mois de l’année, contre 49,1 % en janvier, chiffre inchangé par rapport à l’annonce initiale.

Il s’éloigne ainsi de nouveau de la barre des 50 %, au-delà de laquelle l’activité est en croissance, et enchaîne un seizième mois en baisse, inférieur à 50 % donc.

L’indice a par ailleurs pris à revers les anticipations des analystes, qui tablaient plutôt sur un chiffre de 49,5 %, en hausse donc par rapport au mois précédent, selon le consensus publié par briefing.com.

« Le secteur manufacturier américain à continuer à se contracter, entre une demande en baisse et une production qui ralentit », a souligné le responsable de l’enquête pour ISM, Timothy Flores, cité dans le communiqué.

Mais « la demande est aux tout premiers stades d’une reprise et l’exécution de la production est relativement stable, alors que les entreprises interrogées se préparer à une augmentation », a-t-il ajouté.

Signe de l’inversion de tendance qui semble apparaître, trois des six principaux secteurs d’activités étaient en croissance en décembre, dont deux sont considérés comme des industries « fondamentales », dans la mesure où elles fournissent produits et composants aux autres industries.

« Les perspectives semblent incertaines mais l’activité industrielle pourrait trouver du soutien alors que les conditions de crédit se détendent et les coûts d’emprunt baissent. Par ailleurs, la relocalisation de réseaux d’approvisionnements et d’investissements devrait avoir un impact positif », a estimé dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.

L’industrie manufacturière souffre depuis plus d’un an des hausses de taux décidées par la banque centrale américaine (Fed) pour faire baisser la forte inflation.

En rendant le crédit plus onéreux, en effet, cela fait baisser la demande. D’autant plus que les consommateurs étaient également contraints dans leur pouvoir d’achat par les prix élevés.

Mais l’inflation retourne progressivement vers son niveau cible, ce qui devrait amener la Fed à abaisser ses taux dans les prochains mois.