Le premier ministre Stephen Harper a salué hier les efforts du nouveau gouvernement de David Cameron pour réduire le déficit de la Grande-Bretagne au moment même où les États-Unis s'inquiètent de voir certains pays fragiliser la reprise mondiale en sabrant prématurément leurs dépenses.

Le gouvernement de coalition dirigé par David Cameron a déposé cette semaine un budget d'urgence qui prévoit des compressions importantes dans les dépenses et des hausses d'impôt dans le but d'éliminer le déficit en cinq ans.

 

Le nouveau budget prévoit notamment une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée, qui passera de 17,5% à 20% le 4 janvier. Le salaire de la plupart des fonctionnaires sera gelé pour deux ans.

Le déficit en Grande-Bretagne devrait atteindre 155 milliards de livres (241 milliards de dollars canadiens) cette année, soit 10,5% du produit intérieur brut. Par comparaison, le déficit du Canada est estimé à 49 milliards de dollars en 2010-2011, mais la vigueur actuelle de l'économie canadienne laisse présager un déficit de 40 milliards.

«Je suis heureux de vous avoir ici quelques jours après un budget dans lequel vous avez entrepris un rétablissement des finances publiques comme nous tentons de le faire à l'échelle du G20. J'apprécie vos décisions responsables et difficiles à cet égard», a déclaré Stephen Harper quelques heures avant de présider le sommet du G8.

«Je crois que cela doit être fait, a répondu David Cameron. Je pense que nous avons réussi à expliquer pourquoi cela est nécessaire d'une manière que les gens comprennent. Il est bien d'être ici pour discuter des moyens à prendre pour que les pays qui ont des déficits importants corrigent le tir.»

Le rétablissement de l'équilibre dans les finances publiques est l'un des points épineux à l'ordre du jour du sommet du G20, qui commence ce soir à Toronto.

Le Canada souhaite que les dirigeants du G20 s'engagent à réduire de moitié leur déficit respectif d'ici à 2013 et qu'ils commencent à réduire leur endettement global d'ici à 2016.

La semaine dernière, le président des États-Unis, Barack Obama, a envoyé une lettre à ses homologues dans laquelle il les implore de ne pas sabrer trop vite leurs dépenses, de peur que cela fasse dérailler la reprise. Mais certains pays d'Europe, ébranlés par la dette grecque, sont restés sourds à cet appel.

Si les positions différentes des États-Unis et de l'Europe ont fait couler beaucoup d'encre jusqu'ici, les représentants canadiens ont mis hier l'accent sur ce qui unit les leaders des pays les plus développés. «Les différences ne sont pas marquées, a indiqué le chef de mission canadien, Leonard Edwards. Ce sont des nuances. On doit trouver un équilibre entre le besoin de stimuler encore l'économie mondiale et celui de consolider les conditions fiscales.»