Les prix du pétrole ont fini en forte baisse lundi à New York, le baril de référence retombant sous les 70$, alors que la monnaie américaine s'est un peu raffermie, dans un marché pris de doutes sur la demande d'or noir dans une économie en convalescence.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé à 69,71$, en recul de 2,33$ par rapport à la clôture de vendredi.

«La baisse est disproportionnée», a observé Ellis Eckland, courtier indépendant, par rapport à «une baisse mineure sur les marchés boursiers et une petite reprise du dollar», monnaie dans laquelle sont libellés les échanges.

«Le marché était prêt à vendre», a-t-il ajouté, rapportant que des doutes commençaient à saisir certains participants.

«Il y a beaucoup de courtiers qui sont inquiets sur le pétrole et sur le fait qu'il pourrait baisser brusquement», a expliqué Ellis Eckland.

Ces craintes se sont traduites par une brusque hausse des options à la vente sur le baril, largement supérieures à celles à la baisse, et ont été alimentées par «le fait que l'on soit dans la période de demande molle, que l'économie mondiale reste faible, que les réserves sont élevées par rapport à un an plus tôt, et qu'il y a eu de nombreux commentaires négatifs dans les médias», selon M. Eckland.

Le baril était renvoyé dans la partie inférieure de la marge étroite dans laquelle il fluctue depuis plusieurs semaines, après être monté jusqu'à 72,51$ la semaine dernière.

«Les gens disent que si (le baril) ne dépasse pas 72$ ou 73$ ils veulent le vendre, et ensuite s'il ne tombe pas en dessous de 67$ ou 68$, alors ils sont prêts à acheter», a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les analystes de Barclays Capital ont souligné que le marché avait également été affecté par des signes de faiblesse de la demande chinoise.

«Les craintes ont été nourries par des propos de Sinopec (le premier raffineur d'Asie) selon lesquels la demande de diesel continue à stagner et les ventes de fioul de Sinopec ont baissé sur un an», ont-ils précisé.

La demande d'énergie en provenance d'Asie, et principalement de Chine, est un facteur de soutien majeur pour le marché du pétrole.

Par ailleurs, les investisseurs surveilleront cette semaine deux événements importants et leurs conséquences sur le dollar: la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et le sommet du G20 à Pittsburgh, aux États-Unis, jeudi et vendredi.

«Il y a un sentiment que le plan de relance économique a permis un rebond de l'économie, ou empêché un effondrement, mais avec la fin de certains programmes de soutien on risque d'avoir une croissance plus lente pour le restant de l'année, donc une croissance de demande d'énergie plus lente également», a observé de son côté Antoine Halff, de Newedge Group.