Boralex a du pain sur la planche en France, où, d'ici cinq ans, le producteur d'énergie renouvelable s'attend à compléter des projets éoliens qui devraient générer une puissance oscillant entre 250 et 300 mégawatts (MW).

«Nous avons signé des baux avec des propriétaires terriens et nous attendons certaines approbations», a expliqué mercredi son président et chef de la direction, Patrick Lemaire, au cours d'un entretien téléphonique.

En marge du dévoilement des résultats du deuxième trimestre, il a expliqué que l'ensemble des projets potentiels sur lesquels travaille actuellement Boralex dans l'Hexagone représentaient environ 500 MW.

La France représente plus de 50% des activités (494 MW) de Boralex. La société montréalaise a réalisé en décembre dernier sa plus importante acquisition en mettant la main sur Enel Green Power France, pour 400 millions $.

Puisque le cadre réglementaire français est différent de celui du Québec en ce qui a trait à l'éolien, la puissance supplémentaire sera générée par une dizaine de projets de plus petite taille, a expliqué M. Lemaire.

«La densité de population est différente de notre province, où nous avons de grandes terres publiques qui ne sont pas habitées, a-t-il précisé. C'est pour cela qu'il y a plus de petits secteurs.»

En ce qui a trait à l'intégration d'Enel, le grand patron de Boralex - important producteur indépendant d'énergie éolienne en France - a indiqué que près de 50% des synergies identifiées avaient jusqu'ici été réalisées.

Au Québec, la société qui exploite entre autres les parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré, dans la région de la Capitale-Nationale, dit garder un oeil sur la démarche lancée par le gouvernement Couillard en novembre dernier afin de doter la province d'une nouvelle politique énergétique.

Quant à sa performance financière, Boralex a raté la cible des analystes en dévoilant une perte nette plus élevée au deuxième trimestre, généralement moins vigoureux pour le producteur d'énergie renouvelable.

L'entreprise a dévoilé une perte nette attribuable aux actionnaires de 5 millions $, ou 10 cents par action, alors qu'elle avait été de 4,3 millions $, ou 11 cents par action, à la même période l'an dernier.

«La fonte des neiges est passée pour les centrales hydroélectriques et les vents sont moins forts, a expliqué M. Lemaire. Le troisième trimestre est souvent le pire, suivi du deuxième.»

Pour la période de trois mois terminée le 30 juin, Boralex a vu ses revenus tirés de la vente d'énergie bondir de 32,9 pour cent, à 58,2 millions $, ce qui est en partie attribuable à ses récentes acquisitions réalisées.

Cette performance trimestrielle a raté la cible des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur une perte nette de quatre cents par action ainsi qu'un chiffre d'affaires de 59,8 millions $.

Le bénéfice d'exploitation ajusté de Boralex a néanmoins bondi de 53,8 pour cent, à 35,9 millions $, alors que ses flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation sont passés de 3,9 millions $ à 13,1 millions $.

«C'est avec cela (la trésorerie) que l'on va pouvoir maintenir notre croissance, a expliqué M. Lemaire. Si on maintient notre croissance, l'amortissement d'actifs sera plus élevé, ce qui va influencer le résultat net.»

L'action de Boralex a cédé mercredi 39 cents, soit 2,8 pour cent, pour clôturer à 13,66 $ à la Bourse de Toronto.