L'immobilier reste un point noir de la conjoncture économique américaine, malgré les efforts coûteux des autorités pour redresser ce marché, comme en témoignent les derniers chiffres parus mercredi.

Les indicateurs publiés depuis le début du mois de janvier montrent la fragilité extrême de ce secteur qui n'a dû son redressement depuis le printemps 2009 qu'aux centaines de milliards de dollars dépensés par la banque centrale et le gouvernement.

Plusieurs analystes estiment que la nouvelle chute des ventes de logements neufs en décembre, révélée mercredi par les chiffres du département du Commerce, témoignent de cette dépendance du marché à l'aide publique, et notamment au crédit d'impôt temporaire accordé aux personnes achetant un logement.

Les incertitudes entourant la prolongation de cette aide accordée initialement aux Américains achetant leur habitation pour la première fois, avaient fait chuter la plupart des indicateurs du marché du logement pour le mois de novembre.

La mesure a finalement été prolongée en décembre et étendue aux ménages ayant déjà acheté un bien immobilier, mais le flottement a continué de se faire sentir sur les indicateurs du dernier mois de l'année.

Après un effondrement de 9,3% en novembre, les ventes de logements neufs ont plongé en décembre de 7,6% (données corrigées des variations saisonnières), clôturant une année 2009 record en terme de faiblesse des transactions.

L'indicateur est retombé ainsi à son plus bas niveau depuis mars, mois pendant lequel il avait touché le creux de la vague.

Le nouveau crédit d'impôt devrait faire repartir les ventes, estime Ian Shepherdson, analyste du cabinet HFE, «mais on ne peut pas dire avec certitude quand la hausse aura lieu». «Pour l'instant, l'activité est très déprimée».

Selon les chiffres publiés lundi par l'Association nationale des agents immobiliers (NAR), les reventes de logements aux États-Unis ont brutalement chuté en décembre après une série de plusieurs mois de hausse continue, tombant de 16,7% par rapport à novembre, du jamais vu depuis 1999.

Un autre indicateur officiel paru au début du mois avait montré que les dépenses de construction aux Etats-Unis avaient baissé en novembre pour le septième mois d'affilée.

Pour Andres Carbacho-Burgos, analyste de Moody's Economy.com, les effets de la prolongation du crédit d'impôt pour les acheteurs immobiliers ne devraient se faire sentir que dans les mois à venir, d'autant que les acheteurs potentiels pourraient chercher à attendre encore un peu du fait de la montée des saisies immobilières, qui continue malgré les efforts du gouvernement.

Selon le cabinet spécialisé RealtyTrac, les procédures de saisie immobilières ont rebondi en décembre de 14% par rapport à novembre, après quatre mois de baisse.

Réunis mercredi à Washington, les dirigeants de la banque centrale (Fed), réunis mercredi à Washington, divergent sur la suite à donner à leur plan de rachats d'actifs destiné à relancer le marché immobilier, à l'origine de la crise.

Les derniers chiffres renforcent les arguments de ceux qui plaident pour la poursuite de ce programme de 1.425 milliards de dollars jusqu'à son terme, fin mars, voire au-delà.

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