Le Portugal «n'a besoin d'aucune aide» pour surmonter ses difficultés financières, a déclaré lundi le premier ministre José Socrates, affirmant qu'«il n'y a aucun rapport entre le Portugal et l'Irlande».

«J'entends beaucoup parler du FMI. Le pays n'a besoin d'aucune aide, ce dont il a besoin, c'est de faire ce qu'il a à faire, d'approuver le budget», a déclaré M. Socrates à la presse, en marge d'une cérémonie à Lisbonne.

«J'espère que le fait que l'Irlande fasse appel au fonds de l'Union européenne va permettre de normaliser la situation sur les marchés, car le Portugal subissait un effet de contagion très net», a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement portugais réagissait pour la première fois après l'annonce au plan d'aide accordé à l'Irlande, qui va devenir le deuxième pays de la zone euro à bénéficier cette année d'un soutien après la Grèce.

Considéré comme l'autre maillon faible de la zone euro, le Portugal pourrait être selon certains analystes le prochain pays à demander une aide extérieure pour redresser ses finances publiques.

L'Irlande pourrait recevoir jusqu'à 90 milliards d'euros en échange de son engagement à réduire drastiquement sa dette et son déficit publics dans les années à venir.

Comme pour la Grèce, le Portugal va participer au plan d'aide de l'Irlande, a indiqué M. Socrates.

«Il ne s'agit pas d'une aide, a-t-il expliqué. En réalité, il s'agit d'un investissement, car le fonds européen achète la dette de ces pays. Or, quand on achète de la dette, on fait un investissement. Les pays payent des intérêts».

En mai dernier, le Parlement portugais avait approuvé une aide à la Grèce de 2,064 milliards d'euros sur trois dans le cadre de l'enveloppe européenne.

Cet investissement «a pour objectif de défendre la stabilité de l'euro», a insisté le chef du gouvernement portugais.

Le Parlement s'apprête à voter définitivement vendredi un budget d'une austérité sans précédent, cumulant baisse des salaires et hausse d'impôts, pour ramener le déficit de 7,3% du PIB à 4,6% fin 2011.

En réaction, les deux principales centrales syndicales portugaises, la CGTP et l'UGT, ont convoqué pour mercredi une grève générale, qui s'annonce comme le mouvement social le plus important depuis l'avènement de la démocratie en 1974.