L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné gain de cause au Canada contre les États-Unis dans un litige de longue date sur l'étiquetage des produits du porc et du boeuf.

L'OMC a déterminé que les règles américaines forçant les inscriptions du pays d'origine sur les produits canadiens violent les accords commerciaux.

La décision portait sur un appel d'une décision précédente l'automne dernier ayant aussi été favorable au Canada.

Les exportations de viandes du Canada aux États-Unis ont chuté de façon marquée depuis que le pays a instauré pour la première fois les règles sur l'étiquetage des pays d'origine.

Les envois de bovins d'engraissement et de porcs de boucherie ont chuté d'environ la moitié depuis 2009.

La décision a été saluée à la fois par les représentants des industries concernées et les politiciens.

«L'attente a été longue et coûteuse, mais nous sommes très heureux de cette décision et nous espérons maintenant que les choses bougeront rapidement», a déclaré Ray Price du Conseil des viandes du Canada, qui représente les abattoirs et les transformateurs de viandes.

Même s'il a reconnu que le jugement de vendredi avait permis de découvrir des failles dans la législation américaine, le représentant des États-Unis pour le commerce, Ron Kirk, a laissé entendre que son pays n'était pas prêt à abandonner complètement tout étiquetage.

«L'administration Obama est toujours engagée à assurer que les renseignements sur l'origine de tous les produits alimentaires couverts par la loi (Country of Origin Labelling ou COOL) sont disponibles pour les familles américaines afin qu'elles puissent faire des achats en toute connaissance de cause», a-t-il écrit dans un communiqué.

Les États-Unis ont 15 mois pour se conformer à la décision de l'OMC. Le ministre fédéral de l'Agriculture, Gerry Ritz, a dit espérer que les changements seraient apportés avant la fin du délai, mais a reconnu que la modification de la législation prendrait sans doute plus de temps en raison des élections présidentielles américaines en novembre.

Ray Price a affirmé que les représentants du gouvernement canadien et les producteurs devraient continuer à talonner Washington afin de s'assurer que la loi soit réellement amendée.

«Nous croyons que le travail n'est pas encore terminé, a-t-il admis. La loi est toujours là et nous sommes impatients de travailler avec les organisations et les représentants qu'il faudra pour faire en sorte qu'elle change et fonctionne comme elle le devrait.»

La loi américaine, baptisée COOL (Country of Origin Labeling), exige que le pays d'origine du boeuf et du porc exportés aux États-Unis soit mentionné sur les étiquettes.

Entrée en vigueur à l'automne 2008, la mesure avait été immédiatement contestée par le Mexique et le Canada.

Les deux pays soutenaient que la loi avait inutilement augmenté le nombre de formalités administratives. L'industrie avait pour sa part laissé entendre que la mesure avait coûté des millions de dollars aux éleveurs dont les produits avaient été victimes de discrimination sur le marché.