(Toronto) La stratégie de la Banque CIBC consistant à investir dans sa propre croissance a entraîné une augmentation des revenus et des bénéfices provenant des prêts, des frais et des marchés financiers au premier trimestre, qui ont surpassé la hausse des dépenses, a indiqué vendredi son chef de la direction, Victor Dodig.

La croissance de 11 % des revenus signalée pour le trimestre clos le 31 janvier était légèrement supérieure à celle de 10 % des dépenses, la CIBC continuant d’investir dans la technologie et d’autres investissements axés sur les clients pour accroître sa part de marché.

« Nous avons investi des ressources importantes pour améliorer nos capacités bancaires, accroître notre part de marché et rationaliser notre base de coûts. Je pense que vous pouvez voir tout cela dans nos résultats », a souligné M. Dodig lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers pour discuter des résultats trimestriels de la banque.

La banque annonçait, plus tôt cette semaine, un investissement dans la plateforme infonuagique Pollinate, qui offre un système numérique de paiement aux petites et moyennes entreprises du Canada. En janvier, la CIBC a également conclu un accord pour utiliser la plateforme infonuagique de nCino pour les services bancaires aux entreprises.

M. Dodig a fait valoir que ces investissements aideraient la banque non seulement à se développer, mais aussi à mieux la préparer à un avenir où la banque ouverte — qui permet aux gens de partager en toute sécurité leurs données bancaires avec des tiers tels que des entreprises technologiques — sera la norme.

Pour aider à stimuler les services bancaires personnels, la CIBC a également investi pour reprendre le portefeuille MasterCard de Costco l’an dernier, les clients existants devant passer aux cartes liées à la CIBC en mars.

Alors que les investissements liés à la croissance ont contribué à faire grimper les coûts, le directeur financier, Hratch Panossian, a expliqué que les dépenses avaient également augmenté en raison de la rémunération basée sur la performance, de l’inflation et de l’augmentation de l’activité, y compris le développement des affaires. Ces hausses ont été contrebalancées par certaines améliorations de l’efficacité.

Même si la banque se concentre sur la croissance, elle pourrait également réduire ses dépenses si nécessaire.

« Nous avons la capacité de gérer la cadence des investissements face à un environnement d’exploitation plus difficile, afin de nous orienter vers notre objectif de levier d’exploitation positif. »

Profits et revenus en hausse au 1er trimestre

Dans l’ensemble, la Banque CIBC a affiché un bénéfice de 1,87 milliard, ou 4,03 $ par action, pour le trimestre clos le 31 janvier, en hausse par rapport à celui de 1,63 milliard, ou 3,55 $ par action, au même trimestre un an plus tôt.

Les revenus ont totalisé 5,50 milliards pour le trimestre, contre 4,96 milliards un an plus tôt, tandis que les provisions pour pertes sur créances se sont élevées à 75 millions, contre 147 millions au même trimestre l’an dernier.

En excluant les éléments non récurrents, la CIBC a affiché un bénéfice ajusté de 4,08 $ par action pour le trimestre, en hausse par rapport à celui de 3,58 $ par action du premier trimestre précédent.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 3,67 $ par action, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

L’analyste de la Banque Scotia, Meny Grauman, a noté que les revenus de négociation, en hausse de 75 % par rapport au trimestre précédent, étaient supérieurs de 49 % à ses attentes.

Selon M. Grauman, il s’agit là d’un facteur clé pour expliquer que les résultats d’ensemble soient supérieurs à ses attentes, mais a souligné que ce serait une erreur de réduire cette performance à ce seul élément commercial, puisque la banque a également affiché une croissance des prêts de 14 %, un levier d’exploitation légèrement positif et des résultats positifs dans ses activités d’assurance de dommages.

« Lorsque nous examinons les résultats, nous voyons beaucoup de choses à mettre en évidence au-delà de la vigueur des marchés financiers », a-t-il expliqué dans une note.

La CIBC a également proposé vendredi un fractionnement d’actions à raison de deux pour une, sous réserve de l’approbation des actionnaires lors de son assemblée annuelle du 7 avril, ainsi que des exigences de la Bourse de Toronto et de la Bourse de New York.

M. Dodig a expliqué que la proposition de fractionnement des actions intervenait après que le cours de son action s’est apprécié de manière significative, atteignant environ 160 $ ces dernières semaines, contre un peu plus de 100 $ avant la pandémie.

« C’est maintenant le bon moment pour annoncer un fractionnement, ce qui rendra nos actions plus accessibles à de nombreux investisseurs particuliers », a-t-il estimé.