(Francfort) Le géant allemand de l’équipement sportif Adidas, a annoncé lundi le départ « courant 2023 » de son patron Kasper Rorsted, sans toutefois nommer de successeur, sur fond de lourdes difficultés liées à la politique « zéro COVID-19 » en Chine.

« Après trois années difficiles, marquées par les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19 et les tensions géopolitiques, le moment est venu de mettre en œuvre une transition de PDG et de préparer un nouveau départ », explique le président du Conseil de surveillance, Thomas Rabe, dans un communiqué.  

« Nous remercions Kasper pour ses grandes réussites », a-t-il ajouté.  

Le départ du PDG, qui était aux commandes depuis 2016, se fait « d’un commun accord ». L’actuel contrat de M. Rorsted courait jusqu’en 2026.

Désormais, « la recherche d’un successeur a été lancée », précise le groupe.

« Ces dernières années ont été marquées par plusieurs facteurs externes qui ont considérablement perturbé notre activité » et demandé « d’énormes efforts », note M. Rorsted.

« Permettre un nouveau départ en 2023 est la bonne chose à faire, tant pour l’entreprise que pour moi personnellement », a ajouté le Danois dans le communiqué.

Chine

Alors que la levée des restrictions sanitaires en Europe et aux États-Unis a permis à Adidas d’y redémarrer son activité, l’équipementier pâtit toujours de la stricte politique de « zéro COVID-19 » en Chine.

Compte tenu de l’importance prise par le marché chinois – près de 16 % des ventes totales au premier semestre 2022 contre à peine 10 % il y a 10 ans – le groupe a abaissé dès fin juillet ses prévisions annuelles globales.

Il ne table plus que sur une croissance de 5 à 10 % de ses ventes mondiales, tirées par les États-Unis et l’Europe, contre une fourchette de 11 à 13 % auparavant.

Ce départ n’est donc « pas complètement une surprise […] » et « reflète la difficulté de la tâche qui a incombé à la direction ces dernières années », selon une note de la Deutsche Bank.

« Un nouveau PDG pourrait être en mesure de revitaliser l’entreprise », ajoute-t-elle.

Les investisseurs ont réagi avec scepticisme à la nouvelle : le cours du titre Adidas a clôturé en lourde baisse lundi à la Bourse de Francfort, perdant 6,14 % à 156,09 euros.

Au deuxième trimestre, Adidas a dégagé un bénéfice net de 360 millions d’euros, en retrait de 7 % sur un an.

Selon les dernières prévisions du groupe, le résultat net devrait atteindre environ 1,3 milliard d’euros sur l’année, contre une fourchette de 1,8 à 1,9 milliard d’euros prévue initialement.