(Montréal) Les quelque 200 travailleurs de l’usine de lait Natrel à Québec viennent de se doter d’un mandat de grève.

Ces travailleurs, membres d’un syndicat de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), ont voté à 96 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à être déclenchée au moment opportun.

Les syndiqués n’ont eu recours à aucun moyen de pression encore. Les parties négocient toujours ; une autre rencontre est d’ailleurs prévue le 14 septembre.

Le syndicat de la CSD rapporte que ses membres tiennent à des augmentations de salaire qui leur permettent de faire face à l’inflation. « On veut garder notre pouvoir d’achat », a indiqué en entrevue mercredi Christian Voyer, conseiller syndical à la direction de conflit à la CSD. Il concède qu’à l’heure actuelle, « les salaires sont quand même bien ».

Les parties n’ont même pas encore abordé les questions pécuniaires, a-t-il ajouté.

Il rapporte que la direction a aussi formulé des demandes, notamment deux qui posent problème pour les syndiqués : l’introduction de postes à temps partiel et une clause qui permettrait une mobilité entre des postes de chefs d’équipe syndiqués et ceux de cadres.

M. Voyer souligne qu’il n’y a pas eu de grève à cette usine depuis plus de 30 ans, bien que les négociations pour renouveler la convention collective ont souvent été longues.

Natrel est l’une des marques d’Agropur, où une grève avait eu lieu, plus tôt cet été, à l’usine de Granby. La grève avait beaucoup fait parler lorsqu’elle avait eu comme conséquence le gaspillage de lait qui n’avait pu être transformé à temps.

Interrogé à ce sujet, M. Voyer affirme que « l’employeur est avisé » du mandat de grève dont les syndiqués viennent de se doter et que c’est alors à lui d’agir en conséquence. « Ce n’est pas à nous à gérer l’approvisionnement en lait. »

« Nous, on ne souhaite pas faire la grève. On souhaite une conclusion satisfaisante pour les deux parties », a conclu le conseiller syndical.

Direction : une entente juste

Invitée à commenter, la direction de Natrel a indiqué qu’il n’était « pas inhabituel pour un syndicat d’obtenir un mandat de grève durant une négociation de convention collective ».

« Nous souhaitons la poursuite des discussions pour en arriver à une entente juste et équitable pour les employés de l’usine, tout en permettant à la coopérative de demeurer forte et concurrentielle », a fait savoir la direction.