Présenté comme « un programme d’éducation et de sensibilisation », le Défi carboneutre, une initiative volontaire pour les entreprises au Canada, a été lancé ce vendredi par le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault.

Le Défi, qui vise à permettre au Canada d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, réunit une douzaine d’entreprises et organisations, parmi lesquelles GM Canada, les administrations aéroportuaires de Montréal, Edmonton, Toronto et Vancouver, le CN ainsi que l’Association canadienne du ciment. C’est d’ailleurs sur les terrains d’une des plus importantes cimenteries du Québec, celle de Lafarge à Saint-Constant, que M. Guilbeault a fait son annonce.

Après avoir blagué sur le fait qu’il n’aurait pas cru possible il y a quelques années de tenir une conférence de presse dans une cimenterie, « sauf pour protester », il a invité toute entreprise ayant des activités au Canada à adhérer à ce programme. « La réduction des émissions de gaz à effet de serre [GES] est un engagement qui nous concerne toutes et tous : nous devons tous devenir des activistes. »

Le Défi carboneutre n’offre aucun incitatif financier et n’est pas contraignant pour les entreprises qui y adhèrent.

Le ministre Guilbeault s’est toutefois défendu d’offrir un outil de « greenwashing ». « Les compagnies doivent démontrer qu’elles atteignent les objectifs du programme. »

109 milliards

Selon leurs ambitions en matière de réduction des GES, les entreprises sont classées par niveaux allant de Bronze à Diamant. Elles doivent satisfaire aux exigences minimales, produire des rapports d’étape annuels et mettre à jour leurs plans de carboneutralité tous les cinq ans, sous peine de se voir retirées du programme.

Questionné par les journalistes, M. Guilbeault n’a pas fixé d’objectifs quant au nombre ou au pourcentage d’entreprises participantes. « On va travailler pour avoir le plus grand nombre d’entreprises possible. » Cette initiative, a-t-il expliqué, fait partie d’une « stratégie globale » de lutte contre les changements climatiques mise sur pied par le gouvernement Trudeau depuis 2016, et pour laquelle il a réservé une enveloppe de 109 milliards. Le Défi carboneutre permettra notamment aux entreprises de profiter d’un cadre, de conseils et d’expertises pour mener à bien leurs objectifs de carboneutralité. Lafarge Canada, par exemple, souhaite réduire de 20 % l’intensité de ses émissions de GES d’ici 2030, la faisant passer de 797 à 588 kg d’équivalent CO2 par tonne de ciment. Selon l’Association canadienne du ciment, cette industrie compte pour 1,5 % des émissions au pays.