(New York) Amazon Labor Union (ALU), qui avait créé la surprise au printemps en devenant le premier syndicat à s’imposer dans un entrepôt du géant du commerce en ligne aux États-Unis, tente sa chance dans un troisième site à partir de mercredi.  

Quelque 400 salariés de l’entrepôt ALB1 situé au sud d’Albany, la capitale de l’État de New York,  ont jusqu’à lundi pour voter et décider s’ils seront représentés ou non par l’organisation.

Plusieurs catégories de salariés, comme les chauffeurs, les employés administratifs ou les intérimaires, ne sont pas incluses dans ce vote.

Le dépouillement aura lieu mardi, a précisé l’agence chargée de la supervision du scrutin (NLRB).

Emmené par son atypique leader Christian Smalls, ALU avait convaincu fin mars les salariés du site JFK8, situé dans le quartier de Staten Island à New York et employant environ 8000 personnes, de voter en sa faveur.  

Le syndicat avait en revanche échoué quelques semaines plus tard à emporter l’adhésion des employés du centre de tri LDJ5, situé de l’autre côté de la rue.

Il avait déposé mi-août une demande pour l’organisation d’un vote à l’entrepôt situé au sud d’Albany, après avoir recueilli la signature d’au moins 30 % des salariés du site.  

« Nous restons sceptiques quant au nombre suffisant de signatures légitimes pour soutenir la pétition du syndicat pour une élection, mais le NLRB va de l’avant », a réagi dans un message à l’AFP Paul Flaningan, un porte-parole d’Amazon.  

« Nous avons toujours dit que nous voulions que nos employés fassent entendre leur voix, et nous espérons et nous nous attendons, à ce que ce processus le permette », a-t-il ajouté.

L’entreprise fondée par Jeff Bezos avait rapidement contesté la victoire d’ALU dans l’entrepôt new-yorkais, affirmant que le syndicat, comme le NLRB, avait fait pression sur les salariés.

Après plusieurs jours d’auditions, une conseillère du NLRB a recommandé début septembre le rejet des objections déposées par l’entreprise. Un responsable de l’agence doit désormais décider de suivre, ou non, ses recommandations.  

Amazon « est en fort désaccord » avec ces conclusions et a d’ores et déjà prévu de faire appel, a indiqué M. Flaningan.  

Ces poursuites empêchent en attendant la tenue de négociations sur une convention collective avec le syndicat.

Comme ALU, d’autres syndicats ont fait des entrées remarquées dans d’autres grandes entreprises américaines ces derniers mois, comme Starbucks et Apple. Ils font toutefois face à une forte opposition de la part de leurs employeurs. Le NLRB a déjà déposé plusieurs plaintes les accusant de tactiques antisyndicales.