La société mère de Tim Hortons a enregistré des ventes et des bénéfices plus élevés au cours de son plus récent trimestre, malgré les « pressions macroéconomiques » qui pèsent sur l’industrie de la restauration.

Restaurant Brands International a affiché jeudi des ventes comparables consolidées en hausse de 9,1 %, portant son chiffre d’affaires du troisième trimestre à près de 1,73 milliard, comparativement à celui de 1,50 milliard du même trimestre en 2021. Les profits ont pour leur part atteint 530 millions, alors qu’ils s’étaient chiffrés à 329 millions un an plus tôt.

Ces solides bénéfices surviennent alors même que les franchisés de la société — des enseignes comme Burger King, Popeyes Louisiana Kitchen et Firehouse Subs — sont confrontés à un environnement économique difficile.

« Nous sommes tous pleinement conscients des pressions macroéconomiques soutenues qui affectent notre industrie et nos franchisés », a affirmé José Cil, chef de la direction de Restaurant Brands, lors d’une conférence téléphonique avec analystes. « Il s’agit notamment de l’inflation continue des matières premières et des salaires et de la hausse des taux d’intérêt. »

Malgré tout, les restaurants de l’entreprise offrent un bon « rapport qualité-prix » et continuent de bien performer malgré les pressions, a-t-il fait valoir.

Au Canada, les ventes des établissements Tim Hortons ouverts depuis au moins un an ont augmenté de 11,1 % au cours du trimestre clos le 30 septembre, par rapport à la même période l’an dernier.

Les ventes de boissons froides de la chaîne de cafés ont augmenté de 14 % par rapport à 2019, a indiqué M. Cil. Cette catégorie de boissons représente désormais plus de 40 % des ventes totales de boissons de Tim Hortons, comparativement à 34 % au troisième trimestre de 2019, a-t-il précisé.

Tim Hortons a également enregistré une croissance de ses ventes d’aliments en après-midi et en soirée grâce au succès de sa plateforme Délices, qui comprend notamment ses bols-délices.

« Nous avons constaté une contribution d’environ 2 % à l’augmentation de 11 % de nos ventes dans les magasins comparables d’une année sur l’autre provenant de la plateforme Délices », a expliqué M. Cil.

Le trafic a continué de rebondir après les creux pandémiques de la chaîne de cafés.

Les ventes dans les centres-villes étaient inférieures d’environ 5 % aux niveaux de 2019 pendant le plus récent trimestre. Il s’agit d’une amélioration par rapport à la baisse d’environ 40 % observée pendant la pandémie.

Malgré tout, la société commence à délaisser la comparaison du trafic avec les niveaux d’avant la pandémie.

« Nous commençons à accorder beaucoup moins d’attention aux chiffres de la mobilité », a expliqué le chef des services corporatifs de Restaurant Brands, Duncan Fulton, dans une entrevue.

« Nous approchons de 2023 et la réalité est que nous avons tous de nouvelles routines, a-t-il affirmé. Peut-être que vous allez au bureau trois jours par semaine ou que vous travaillez à la maison. Nous devons simplement être là pour les gens. »

« La mobilité reste un défi et nous n’attendons pas qu’elle revienne. Ce n’est pas le cœur de notre plan. »

Pénurie de main-d’œuvre

Pendant ce temps, la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie de la restauration continue d’avoir un impact sur les franchisés.

La meilleure chose qu’Ottawa puisse faire pour aider les secteurs de la restauration et de la vente au détail serait de donner plus de flexibilité aux entreprises pour accéder à la main-d’œuvre étrangère afin de pourvoir les postes vacants, a estimé M. Fulton.

« C’est critique, a-t-il dit. Nous avons besoin de plus de monde. »

L’embauche de travailleurs étrangers est actuellement « très bureaucratique et prend beaucoup de temps », a observé M. Fulton, ajoutant qu’il faut en moyenne près d’un an pour faire venir un travailleur au Canada.

Des critiques ont suggéré que les secteurs de la restauration et de la vente au détail pourraient trouver les travailleurs qu’ils recherchent s’ils offraient des salaires plus élevés. Mais M. Fulton a estimé que même avec des salaires plus élevés, les pénuries de main-d’œuvre continuent de sévir dans l’industrie.

« Tout le monde paie bien au-dessus du salaire minimum dans la plupart des cas, et nous sommes en concurrence pour la main-d’œuvre avec les détaillants et les restaurants et les centres de distribution Amazon et un certain nombre d’industries », a-t-il fait valoir.

« Lorsque tous offrent un salaire concurrentiel et qu’il n’y a tout simplement pas assez de personnes disponibles pour travailler, il faut alors regarder à l’extérieur de votre communauté. »

Sur une base ajustée, RBI a réalisé un bénéfice par action de 96 cents US, comparativement à celui de 76 cents US de la même période l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit de 80 cents US par action et à des revenus de 1,66 milliard US, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.