Dorel n’est pas arrivée au bout de ses peines avec les difficultés de la chaîne d’approvisionnement. Les clients du fabricant de meubles et de produits pour enfants ont mis leurs commandes sur pause au troisième trimestre, car ils ont trop d’articles en stocks.

« Tout le monde veut se départir de leurs articles avant d’en acheter d’autres », résume le chef des finances Jeffrey Schwartz, lors d’un appel visant à discuter des plus récents résultats trimestriels, vendredi.

La pandémie a apporté de nombreux casse-tête logistiques pour la société montréalaise. Elle a d’abord dû composer avec les délais de livraison et la hausse des coûts de transport. En réaction, les détaillants ont accumulé trop d’articles à un moment où les craintes d’un ralentissement économique s’intensifient.

À un analyste qui lui demandait si le pire était derrière l’entreprise, M. Schwartz a prévenu que le quatrième trimestre serait aussi difficile, mais il dit avoir bon espoir que les conditions s’améliorent à plus long terme.

« Les choses ne seront pas meilleures au quatrième trimestre, car nous devrons toujours écouler nos stocks acquis à un prix élevé, répond le chef des finances. La bonne nouvelle est que les coûts diminuent pour les matières premières, les produits finis et le transport. Quand nous n’aurons plus nos vieux inventaires, ce sera bon pour les marges. »

Dans le segment Maison, la marge brute était de 4,8 % au troisième trimestre, comparativement à 10,6 % à la même période l’an dernier. Dans le segment des produits pour enfants, la marge brute est passée de 23,3 % à 16,1 %.

La récession soulève des inquiétudes pour le fabricant, mais le dirigeant estime que l’entreprise fait mieux dans un contexte de ralentissement économique que dans un contexte inflationniste.

« Ce n’est pas bon pour Dorel de voir les coûts augmenter constamment et de devoir demander aux consommateurs de payer plus cher pour les mêmes produits. Ça ne marche pas bien pour nous. Ça va mieux quand nos coûts diminuent et que les marges sont plus élevées, même si la demande est plus modeste. »

M. Schwartz a ajouté que les ventes dans le segment des produits juvéniles résistent généralement bien en période de récession. L’entreprise offre également des meubles à bas prix et les consommateurs ont tendance à se diriger davantage vers cette gamme lors des périodes de ralentissement économique.

Au troisième trimestre, Dorel a dévoilé une perte nette de 36,7 millions US, moins que la perte de 68 millions US à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, atteignent 374,1 millions US, une diminution de 14,4 % par rapport à la même période l’an dernier.

La chute de l’euro et de la livre sterling a également représenté un vent de face pour l’entreprise. La direction a mentionné que l’environnement économique était particulièrement morose en Europe.

L’action perdait 21 cents, ou 4,06 %, à 4,96 $ à la fin de la séance à la Bourse de Toronto.