Pour la deuxième fois en deux ans, la fintech montréalaise Hopper – dont l’application permet notamment de réserver des billets d’avion au plus bas prix – vient d’obtenir une centaine de millions US de l’institution financière américaine Capital One.

La direction de Hopper indique à La Presse que cet investissement direct donne une évaluation d’entreprise supérieure à celle obtenue lors de la ronde de financement précédemment réalisée qui avait valorisé Hopper à 5 milliards US.

La direction de Hopper dit avoir obtenu de Capital One un « investissement de suivi » de 96 millions US. Capital One avait injecté un peu plus de 100 millions US dans l’entreprise en janvier l’an passé.

Hopper et Capital One s’étaient associées l’année dernière pour lancer Capital One Travel, une expérience de réservation de voyage offrant des avantages pour les titulaires de cartes de l’institution financière américaine. Capital One Travel propose à ses clients des fonctionnalités comme des alertes de prix, une protection contre les baisses de prix et la possibilité d’annuler leur vol pour quelque raison que ce soit.

« C’est un important engagement de la part de Capital One », commente Dakota Smith, cofondateur et président de Hopper, en entrevue avec La Presse. « On prend ce nouvel investissement de Capital One comme un signal fort à l’effet que nous bâtissons ensemble quelque chose de mutuellement bénéfique. »

Les deux entreprises souhaitent poursuivre leur partenariat pour créer de nouvelles solutions visant à « simplifier » la vie des clients à « toutes les étapes de leurs voyages ».

Les capitaux récoltés serviront notamment à développer davantage l’initiative B2B de l’entreprise par laquelle un fournisseur (hôtel, transporteur aérien, émetteur de cartes de crédit, etc.) peut générer des revenus en intégrant l’offre de Hopper.

PHOTO FOURNIE PAR HOPPER

Le président et cofondateur de Hopper, Dakota Smith

Cette initiative B2B lancée l’année dernière s’appelle Hopper Cloud et représente plus de 40 % des activités de Hopper, selon Dakota Smith. « C’est probablement ce qui est le plus pertinent pour Capital One qui est un important client. »

Les fonds seront aussi utilisés pour alimenter de nouvelles initiatives de commerce social. Le partage des revenus, l’achat en équipe et les cadeaux quotidiens sont des exemples de fonctionnalités de commerce social de l’application.

« Le but est de bâtir une appli amusante et attrayante pour la Génération Z en espérant que Hopper passe d’une appli populaire auprès des jeunes pour devenir la première appli complète de voyage au monde pour la Génération Z », explique Dakota Smith.

Il ajoute que l’expansion dans des marchés à l’international est une autre priorité dans laquelle l’entreprise souhaite investir.

Signe que l’appli gagnerait en popularité à l’international, Dakota Smith soutient que les utilisateurs d’autres pays représentaient moins de 3 % des ventes l’année dernière, mais qu’ils représentent aujourd’hui plus de 20 % des ventes.

« Nous avons pour objectif que ce chiffre grimpe à 40 ou même 50 % d’ici 18 à 24 mois », dit-il.

Hopper soutient avoir l’appli de voyage ayant la croissance la plus rapide aux États-Unis. La direction dit que son appli a été téléchargée plus de 80 millions de fois et que la part de marché de l’entreprise dans le transport aérien par des tiers aux États-Unis dépasse 10 %.

Hopper se présente comme étant la troisième agence de voyages en ligne en Amérique du Nord, derrière Booking et Expedia.

Les dirigeants estiment que Hopper est en voie de vendre 4,5 milliards de dollars en voyages et en technologie financière de voyage cette année (vols, hôtels, maisons et voitures de location confondus).

Dakota Smith affirme que les offres de technologie financière de l’entreprise, comme le gel des prix et la garantie contre la perturbation des vols, représentent environ 40 % du chiffre d’affaires total de l’appli et 70 % du chiffre d’affaires total des réservations de vols de Hopper.

Créée en 2007, Hopper compte notamment Investissement Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec et OMERS (la caisse de retraite des employés municipaux de l’Ontario) parmi ses investisseurs.

La direction ne dévoile pas son chiffre d’affaires, mais soutient que ses revenus sont en forte croissance. Les ventes dans l’appli ont augmenté de quatre à cinq fois annuellement et se maintiennent à ce niveau, selon Hopper. L’effectif de l’entreprise dépasse les 1500 employés.