(Montréal) Après avoir été en mode séduction dans un marché de l’emploi serré, CGI affiche moins de nouveaux postes, tandis que ses employés lui sont plus fidèles.

« Nous avons réduit le nombre d’offres d’emplois, juste un brin, a confirmé mercredi le président et chef de la direction de CGI, George D. Schindler, lors d’une conférence visant à discuter de ses résultats trimestriels. La raison est que le taux de roulement diminue un petit peu. Notre taux de roulement […] a commencé à diminuer et nous croyons qu’il a atteint un plafond. »

L’année dernière a été marquée par un marché serré de l’emploi dans le secteur des technologies. Des signes d’un ralentissement sont toutefois visibles tandis que des entreprises en démarrage canadiennes, comme Marché Goodfood et Wealthsimple, ont annoncé des mises à pied cette année. Le phénomène se manifeste également aux États-Unis, comme le démontrait mercredi matin la décision de Meta, la société mère de Facebook, de supprimer 11 000 emplois, ou 13 % de son effectif.

Dans le cas de CGI, la diminution du nombre de postes affichés n’est pas le signal d’un ralentissement des projets de l’entreprise, a insisté M. Schindler. Le dirigeant a réitéré que moins d’employés quittaient l’entreprise, ce qui diminuait le nombre de candidats à trouver pour un remplacement.

Le nombre de postes affichés à travers le monde par CGI pour les mois de juillet, août et septembre a diminué de 4 % par rapport au trimestre précédent, selon une recension de RBC Marchés des capitaux publiée au début du mois d’octobre. Ce nombre demeure tout de même plus élevé de 9 % par rapport à la période comparable l’an dernier.

La diminution est plus prononcée au pays, toujours selon RBC Marchés des capitaux. Le nombre de postes canadiens affichés sur le site web de CGI avait diminué de 23 % par rapport au trimestre précédent et de 29 % par rapport à l’an dernier.

Pour contrebalancer la rareté de la main-d’œuvre, CGI a misé sur la formation des nouveaux employés, espérant que ses investissements porteront leurs fruits une fois que les recrues seront en mesure d’effectuer des heures facturables. Le grand patron de CGI a souligné que 20 % des embauches concernaient des professionnels en début de carrière.

Une demande résiliente

Malgré le ralentissement de l’économie, la demande demeure forte pour l’impartition technologique, affirme M. Schindler. « Quand on parle aux clients, on a l’impression que cette tendance favorable à la numérisation ne se terminera jamais », a-t-il commenté.

En période d’incertitude économique, les entreprises voient généralement d’un œil favorable les investissements en technologie, qui leur permettent de réduire leurs coûts ou de mieux tirer profit des données qu’elles collectent, a-t-il avancé.

Cette tendance s’est reflétée dans les résultats du quatrième trimestre de son exercice terminé le 30 septembre. Le bénéfice net de l’entreprise a progressé de 4,7 % à 362,4 millions. Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 8 % à 3,25 milliards. La hausse serait de 13,9 % si on excluait la variation des devises.

Daniel Chan, de Valeurs mobilières TD, se dit « impressionné » par le carnet de commandes à 3,64 milliards, qui représente 112 % des services facturés. « Les nouveaux contrats représentent 37 % du total [qui inclut les nouveaux contrats et les contrats renouvelés], une proportion plus élevée qu’à l’habitude. Nous croyons que ça démontre que la tendance favorable se poursuit. »

Toutefois, le bénéfice dilué par action à 1,56 $ est relativement semblable à la prévision moyenne des analystes, qui anticipaient un bénéfice de 1,57 $.

L’action a terminé en hausse de 0,48 $ mercredi, à 108,79 $, à la Bourse de Toronto.