(Toronto) Rogers Communications a indiqué mercredi que l’impact commercial de la panne de son réseau en juillet était « très isolé », alors qu’il dévoilait un bénéfice du troisième trimestre en baisse par rapport à la même période l’an dernier, tandis que ses revenus augmentaient.

Le géant des télécommunications a précisé avoir remboursé environ 150 millions au cours du trimestre à la suite de la panne, ayant promis à ses clients de leur créditer cinq jours de service.

Rogers a réalisé un profit de 371 millions, soit 71 cents par action, pour le trimestre clos le 30 septembre, comparativement à un bénéfice de 490 millions, ou 94 cents par action, pour la même période l’an dernier.

Ce recul a été principalement attribué aux crédits liés à la panne de réseau et à la hausse des charges financières liées au financement par billets de premier rang de Shaw, a expliqué la société.

Les revenus ont totalisé 3,74 milliards, ce qui représentait une croissance de 2 % par rapport à ceux de 3,67 milliards du troisième trimestre de 2021.

En excluant l’incidence des crédits que Rogers a offerts à ses clients dans la foulée de la panne de juillet, les revenus totaux auraient augmenté de 6 % par rapport à l’an dernier.

Sur une base ajustée, Rogers a réalisé un bénéfice de 84 cents par action, en baisse par rapport à celui de 1,03 $ pour le même trimestre l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice par action de 86 cents et à des revenus de 3,73 milliards, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Certains des effets de la panne au cours du trimestre ont été contrebalancés par un solide environnement sans fil. Rogers a enregistré un ajout net de 221 000 abonnés aux services de téléphonie mobile au troisième trimestre, en hausse de 30 000 par rapport à l’an dernier.

Lors de la conférence téléphonique de la société avec des analystes, le chef de la direction de Rogers, Tony Staffieri, a indiqué qu’il n’avait rien vu de particulièrement « alarmant ou préoccupant » en lien avec le taux de désabonnement – la mesure étroitement surveillée des clients qui passent à d’autres services – directement lié à la panne de juillet.

M. Staffieri a ajouté que la société continuerait d’investir dans ses réseaux et l’expérience client.

Rogers a fait état de dépenses en immobilisations de 872 millions au cours du trimestre, une somme en hausse de 18 %. Ce montant comprenait une augmentation de 52 % des investissements dans le réseau par rapport à l’an dernier.

Rogers a également confirmé ses fourchettes de prévisions pour l’exercice complet de 2022.

Dans une note aux clients, l’analyste de Desjardins, Jérôme Dubreuil, a souligné que la confirmation par Rogers de ses prévisions pour 2022 était « encourageante ».

Pour l’avenir, Rogers a assuré qu’elle restait « engagée » dans sa volonté de prendre le contrôle de Shaw.

L’accord proposé, évalué à 26 milliards, est actuellement devant le Tribunal de la concurrence, le Bureau de la concurrence cherchant à le bloquer complètement. De son côté, Rogers espère conclure l’accord d’ici la fin de l’année, avec un possible nouveau report de la date limite au 31 janvier 2023.

Au milieu de la hausse des taux d’intérêt et des pressions inflationnistes continues, Rogers a indiqué qu’elle était consciente de l’impact sur les portefeuilles des gens, mais qu’il ne le ressentait pas à l’interne de « façon importante ».

La société a indiqué qu’elle avait confiance en son équipe, son bilan et ses réseaux, alors qu’elle continue de naviguer dans l’environnement macroéconomique actuel.