La direction de Stingray soutient que le pivot est finalement réalisé et qu’elle est parvenue à repositionner les activités du fournisseur montréalais de services musicaux.

Stingray est de moins en moins exposée au segment d’affaires des chaînes audio à la télé câblée et autres produits pour le câble. Ce segment compte aujourd’hui pour 10 % des revenus de l’entreprise, alors qu’il générait une grande partie des revenus il y a cinq ans à peine.

L’action de Stingray a bondi mercredi en Bourse après la présentation d’une performance financière trimestrielle supérieure aux attentes.

Le cofondateur et PDG de Stingray, Éric Boyko, souligne que l’entreprise vient de générer des revenus « sans précédent » et un bénéfice d’exploitation ajusté « record » pour les mois d’octobre, novembre et décembre.

Les revenus ont augmenté de 19 % à 89 millions, c’est-à-dire 5 % de plus qu’anticipé par les analystes, alors que le bénéfice d’exploitation ajusté est en hausse de 10 %, à 34,5 millions, ou 10 % supérieur au consensus des experts.

Cette performance est principalement attribuable à l’acquisition d’InStore Audio Network (ISAN) et à une rationalisation des coûts, explique Éric Boyko.

« Il semble maintenant de plus en plus probable que Stingray puisse atteindre une marge d’exploitation ajustée d’environ 35 % pour l’exercice financier 2023, ce qui pourrait aider à répondre aux attentes élevées », commente l’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.

Stingray a consacré de nouvelles ressources de vente au marché américain des médias pour espaces commerciaux (épiceries, pharmacies, etc.) au cours des six derniers mois. Ce marché connaît une croissance rapide et reste en grande partie immunisé contre le ralentissement économique, indique Éric Boyko.

Derrière la rationalisation

Des réductions d’effectif aident notamment l’amélioration des résultats. Stingray a diminué son effectif de 15 % depuis mai dernier. Une centaine d’employés ont ainsi quitté l’entreprise dans les derniers mois, principalement des employés à l’extérieur du Québec, ce qui ramène l’effectif global à environ 700 employés aujourd’hui.

La direction dit aussi avoir diminué les dépenses liées à certains projets et produits pour concentrer ses efforts notamment sur la publicité audio et les abonnements en streaming.

Ces mesures de réduction des coûts, partiellement compensées par des investissements qualifiés de stratégiques, permettent au final de générer des économies nettes de 12 millions sur une base annuelle.

Malgré le contexte économique actuel incertain, Éric Boyko se dit encouragé pour la suite des choses. Il affirme voir d’un bon œil les possibilités de croissance pour le trimestre en cours, c’est-à-dire pour les mois de janvier, février et mars.

« Nous allons nous concentrer sur la réduction de la dette tout en maintenant les investissements dans les domaines stratégiques clés. La forte demande des clients lors du récent évènement Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas a renforcé notre confiance dans le fait que nous avons bien fait de nous concentrer sur les marchés des médias pour espaces commerciaux, des chaînes FAST [chaînes télé gratuites soutenues par la publicité de Stingray], du divertissement en voiture et de la vidéo sur demande par abonnement interentreprises », dit Éric Boyko.

L’action de Stingray, qui oscille entre 4 $ et 8 $ depuis un an, s’est appréciée de 8 % mercredi pour clôturer la séance à 5,84 $ à la Bourse de Toronto.

Les cinq analystes qui suivent officiellement les activités de Stingray recommandent tous l’achat du titre.