(Toronto) La Banque de Montréal a indiqué mardi qu’elle se concentrait sur son acquisition de Bank of the West pour 16,3 milliards US, qui a dominé ses résultats du quatrième trimestre, et qu’elle refaçonnerait son bilan au cours des prochains trimestres.

« La finalisation de notre acquisition de Bank of the West, le 1er février, est un moment historique pour la Banque de Montréal et la prochaine étape naturelle de notre stratégie de croissance nord-américaine », a affirmé le chef de la direction, Darryl White, lors d’une conférence téléphonique.

« Nous sommes ravis d’accueillir des milliers de nouveaux employés et 1,8 million de clients au sein de la famille BMO, alors que nous nous unissons avec une vision commune pour favoriser le progrès de nos clients et de nos communautés. »

Une charge ponctuelle liée à la conclusion de l’acquisition a plombé le bénéfice du premier trimestre de la banque à 247 millions, alors qu’il s’était élevé à 2,93 milliards lors de la même période l’an dernier.

Avec la conclusion de l’accord, qui est intervenu environ trois mois plus tard que ce qui était prévu lors de son annonce fin 2021, la banque se concentre désormais sur l’intégration des banques et la réalisation des 670 millions US d’économies de coûts attendues.

Dans l’ensemble, l’acquisition de Bank of the West devrait ajouter 2 milliards US en bénéfices avant impôts et provisions, y compris les économies de coûts que M. White s’est dit convaincu de réaliser.

« Au début de la possession de l’actif, mon niveau de confiance a augmenté sur ces synergies de revenus », a-t-il déclaré lors de la conférence.

L’acquisition de Bank of the West ajoute au premier trimestre une perte avant impôts de 2,01 milliards liée à la gestion de l’impact des variations de taux d’intérêt entre l’annonce et la clôture de son achat de Bank of the West sur sa juste valeur et son écart d’acquisition.

Résultats ajustés aussi en baisse

Ailleurs dans ses résultats, la banque a mentionné avoir subi l’incidence de la conjoncture actuelle des marchés, en comparaison avec les solides résultats des marchés financiers au premier trimestre de l’année dernière, ainsi qu’une augmentation de 9 % des dépenses.

Les revenus ont totalisé 6,47 milliards, en baisse par rapport à 7,72 milliards un an plus tôt, tandis que les provisions pour pertes sur créances se sont élevées à 217 millions, contre un recouvrement de 99 millions au premier trimestre précédent.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal affirme avoir gagné 3,22 $ par action pour son premier trimestre, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 3,89 $ par action au même trimestre l’an dernier.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 3,16 $ par action, selon les prévisions recueillies par la société de données financières Refinitiv.

Les bénéfices ont été plus élevés que prévu grâce à de meilleurs revenus de négociation, dont ont aussi témoigné les autres banques qui ont dévoilé leurs résultats ces jours-ci, ainsi qu’à des provisions pour pertes sur créances plus faibles que prévu, a souligné l’analyste Meny Grauman, de la Banque Scotia.

« Même si les résultats n’ont que légèrement surpassé les attentes, l’attention des investisseurs se tourne désormais vers les aspects positifs de l’accord avec Bank of the West. »

La Banque de Montréal a précisé que ses activités bancaires personnelles et commerciales au Canada avaient gagné 980 millions au plus récent trimestre, contre 1 milliard au même trimestre l’an dernier, alors qu’elles faisaient face à de plus fortes dépenses et à une provision plus élevée pour pertes sur créances.

Les opérations bancaires personnelles et commerciales de la banque aux États-Unis ont rapporté 698 millions, contre 681 millions il y a un an, grâce à un dollar américain plus fort.

Pendant ce temps, la division de gestion de patrimoine de la Banque de Montréal a gagné 277 millions, contre 315 millions il y a un an.

La Banque de Montréal a précisé que ses opérations sur les marchés des capitaux avaient rapporté 503 millions, contre 705 millions il y a un an, en raison des conditions du marché, ce qui a entraîné une baisse des revenus des services bancaires d’investissement et des entreprises et des revenus des marchés mondiaux, ainsi que des dépenses plus élevées et une récupération plus faible de la provision pour pertes sur créances.

Le segment des services aux entreprises de la banque, qui comprenait la charge pour l’acquisition de Bank of the West, a enregistré une perte de 2,21 milliards, comparativement à un bénéfice de 228 millions un an plus tôt.