(Montréal) Confrontés à des problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre, Olymel et le syndicat des TUAC ont rouvert avant son échéance la convention collective des 275 travailleurs de l’usine de Saint-Jean-sur-Richelieu, dans le but de hausser les salaires.

La convention collective des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), un grand syndicat affilié à la FTQ, arrive à échéance en 2027. La date d’échéance n’a pas été modifiée par la réouverture de la convention collective, mais les salaires et des primes ont été rehaussés.

L’usine de Saint-Jean-sur-Richelieu en est une de transformation de porc et de volaille.

La direction d’Olymel et le syndicat justifient cette réouverture par le fait qu’il fallait garder en poste les travailleurs et aider à en attirer.

« Olymel tente d’améliorer les conditions dans un marché de main-d’œuvre où l’attraction et la rétention sont des facteurs majeurs », a fait savoir la direction de l’entreprise.

Le syndicat des TUAC a précisé que les employés de la classe 1, par exemple, qui travaillent à la chaîne de production, qui touchaient une rémunération de 17,20 $ l’heure à 19,20 $ l’heure, voient celle-ci grimper à 19 $ dès l’embauche jusqu’à 21,20 $ l’heure après un an.

Ceux des classes 2 à 5 voient la progression salariale réduite à un an. Aussi, les salaires, qui variaient entre 21,20 $ et 24,48 $, sont augmentés de 1 $. De même, une autre augmentation de 0,40 $ l’heure sera accordée en septembre, a souligné le syndicat.

De même, des primes de soir et de nuit sont également haussées.

« La signature de cette convention collective valide notre engagement à défendre les intérêts de nos membres dans la Montérégie ainsi qu’à contribuer à l’amélioration de leurs conditions de travail », a commenté le président de la section locale 501 des TUAC, Alain Lachaîne.

Bien qu’Olymel soit dans une phase de restructuration, ce ne sont pas tous les secteurs qui sont affectés. « Les difficultés que rencontre actuellement Olymel sont surtout dans le secteur du porc frais (abattage, découpe et désossage). Tous les autres secteurs, porc transformé, bacon, volaille fraîche et transformée performent bien et les résultats du dernier exercice dévoilés le 23 février dernier avec Sollio en témoignent », a fait valoir l’entreprise.

« Le secteur du porc frais est principalement responsable de pertes d’environ 400 millions de dollars au cours des deux dernières années. Depuis deux ans, la pandémie et la pénurie sévère de main-d’œuvre, le prix des matières premières, les turbulences sur les marchés internationaux notamment sur le marché du porc, les bris dans la chaîne d’approvisionnement, des conditions de concurrence défavorables à Olymel par rapport à ses compétiteurs nord-américains, ont été parmi les facteurs qui ont contribué à la détérioration de la situation dans le secteur du porc frais au Québec », a ajouté la direction d’Olymel.