L’École de technologie supérieure (ETS) annoncera ce vendredi un nouveau projet évalué à 100 millions destiné aux start-up, l’Espace Ax-C en plein centre-ville de Montréal, pour lequel des subventions de 48 millions sont prévues.

Le fédéral, par l’intermédiaire de Développement économique Canada, y mettra 7 millions en contributions non remboursables pour l’aménagement des locaux et l’achat d’équipements spécialisés. Québec y mettra cinq fois plus, soit des subventions totalisant 38,5 millions, dont 18 millions pour des « améliorations locatives » et 20,5 millions pour le fonctionnement jusqu’en 2027. Montréal accordera pour sa part 2,5 millions.

On n’a pas dévoilé à quel endroit précisément ce nouvel espace sera construit. Les travaux devraient commencer l’automne prochain. Le projet « vise à regrouper au même endroit l’écosystème québécois des entreprises technologiques innovantes et un ensemble d’organismes et de services essentiels à leur développement », explique-t-on dans les documents obtenus par La Presse.

« Celui-ci sera situé stratégiquement au cœur du centre des affaires de la métropole et à proximité des universités afin d’accentuer la dynamique entrepreneuriale au Québec, de favoriser l’attraction de talents et de faciliter l’établissement de relations d’affaires », peut-on lire.

À l’ETS, on renvoie à la conférence de presse qui aura lieu ce vendredi matin pour plus de détails. On y annonce notamment la présence du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, ainsi que du responsable du développement au comité exécutif de Montréal, Luc Rabouin.

Un milieu « ultracompétitif »

La mission de cet Espace Ax-C : offrir « un lieu de rencontre pour des évènements, des services d’incubation et d’accélération, des espaces de travail, des infrastructures et des laboratoires spécialisés dans le but d’accélérer la commercialisation des innovations des entreprises ». C’est Richard Chénier, directeur général de l’incubateur Centech de l’ETS, qui agira à titre de conseiller stratégique pour l’offre de services.

Du côté fédéral, la ministre des Sports et responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec, Pascale St-Onge, présente ce projet comme un acteur additionnel dans l’écosystème déjà riche de Montréal.

Par rapport à l’incubateur Centech, qui a récemment été promu dans le top 10 mondial de l’organisme UBI Global, le nouvel espace « travaillera en collaboration », précise la ministre en entrevue.

C’est super important d’ailleurs, cet esprit de collaboration, de transfert des technologies, de partenariats qui peuvent naître dans ces secteurs-là.

Pascale St-Onge, ministre responsable de Développement économique Canada pour les régions du Québec

Elle estime que cet investissement des gouvernements s’inscrit dans un contexte mondial « ultracompétitif » où il est nécessaire de donner un coup de pouce à la recherche et à la commercialisation. « On sait que l’avenir de l’économie va se passer du côté des technologies dans tous les secteurs, que ce soit du côté médical, de l’intelligence artificielle, des technologies propres [ou] pour résoudre les grands problèmes de la planète. Ce qui est garant que le Canada et le Québec vont faire partie de cette course mondiale là, ce sont les efforts, l’énergie et l’engagement qu’on va mettre du côté du développement, de la recherche, de maintenir la propriété intellectuelle et de commercialiser les belles innovations qu’on réalise ici. »

La pandémie a bien montré la vulnérabilité à laquelle s’exposent le Québec et le Canada si certains secteurs ont été négligés, rappelle-t-elle.

« Ce sont des secteurs extrêmement stratégiques d’un point de vue de sécurité nationale et de développement économique à long terme […] Se réapproprier les secteurs médical et biopharmaceutique, c’est extrêmement important. Quand on parle de sécurité alimentaire, on est beaucoup dans l’innovation, les meilleures pratiques pour assurer qu’on va être capable de produire la nourriture. »