(Londres) Le groupe britannique de cinémas Cineworld a annoncé lundi un plan pour lever 2,26 milliards de dollars, réduire sa dette et sortir d’une procédure de faillite aux États-Unis, mais a confirmé que ses actionnaires essuieront de lourdes pertes.

Le groupe a conclu un « accord conditionnel » avec ses plus gros créanciers, qui vont notamment « recevoir des parts dans le groupe réorganisé » en échange d’une « réduction de la dette […] d’environ 4,53 milliards de dollars », a annoncé Cineworld dans un communiqué.

Cineworld, plombé par 8,8 milliards de dollars de dette selon des chiffres arrêtés à fin juin 2022, recevra aussi 2,26 milliards de dollars de nouveaux financements, dont 800 millions à travers une émission d’actions et le reste grâce à de nouveaux emprunts.

Cineworld espère sortir de la procédure de faillite aux États-Unis « au cours du premier semestre ». Mais le plan annoncé lundi doit encore être validé formellement par un certain nombre de créanciers et la justice américaine, notamment.

En outre « la restructuration proposée ne prévoit aucun recouvrement » pour les actionnaires actuels, précise Cineworld, qui avait déjà prévenu à plusieurs reprises de potentielles lourdes pertes pour les détenteurs d’actions.

Conséquence : son titre dévissait de 31,03 % à 2 pence à la Bourse de Londres vers 5 h 10 (heure de l’Est). Il a perdu 90 % de sa valeur depuis un an.

Cineworld, qui a déposé le bilan début septembre aux États-Unis, a eu du mal à rebondir après la pandémie de COVID-19 et les longues fermetures des salles.

Depuis, Cineworld est en discussions avec ses principales parties prenantes pour mettre en place un plan de réorganisation, mais a aussi mené en parallèle un processus de mise en vente du groupe. Il a reçu des propositions visant tout ou partie de l’entreprise.

Cineworld a indiqué lundi qu’il allait finalement renoncer à céder ses activités aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Irlande, en l’absence d’une offre « dépassant de manière significative » la valeur du plan de restructuration, mais reste ouvert à la vente de ses activités dans le reste du monde.

Le groupe a assuré que ses activités continuent sans interruption pendant sa réorganisation grâce notamment à des liquidités mises à disposition par ses créanciers.

Le groupe gère plus de 9000 écrans sur 751 sites dans 10 pays, notamment sous les marques Cineworld et Picturehouse au Royaume-Uni et en Irlande ou encore Regal Cinemas aux États-Unis.

Outre l’impact dévastateur de la pandémie, il a pâti d’une frénésie d’acquisitions qui l’ont amené à accumuler des montagnes de dettes, pour payer notamment l’achat de la chaîne américaine Regal.