(Pékin) La Chine a indiqué lundi que son enquête sur le géant technologique américain Micron visait à « sauvegarder la sécurité nationale », au moment où Washington multiplie les coups contre Pékin pour maintenir sa suprématie dans les semi-conducteurs.

Dans un contexte de rivalité technologique, les États-Unis ont mis sur liste noire certaines entreprises chinoises pour les couper des chaînes d’approvisionnement en technologies américaines, dont les puces les plus avancées, et renforcent ces dernières semaines les restrictions à l’exportation.

Le régulateur chinois de l’internet a annoncé vendredi lancer une procédure contre Micron, afin de « passer en revue » les produits du fabricant de composants électroniques et de prévenir d’éventuels « risques » pour « la sécurité nationale ».

La décision fait craindre une mesure de représailles qui pourrait être étendue à d’autres compagnies américaines du secteur.

« Il s’agit d’une mesure réglementaire ordinaire prise […] pour protéger la sécurité nationale », a indiqué lundi une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, invitée lors d’un point presse à expliquer la démarche des autorités.

« La première chose que doit faire une entreprise qui exerce en Chine c’est de respecter les lois et réglementations locales, peu importe qu’elle soit chinoise, américaine ou d’un autre pays », a souligné Mme Mao.

« Si [cette entreprise] respecte le cadre légal, il n’y a pas lieu de s’inquiéter », a-t-elle ajouté. « Entreprises chinoises comme étrangères […] ne doivent pas mettre en danger la sécurité nationale », a-t-elle toutefois insisté.

Micron a indiqué « coopérer pleinement » avec les autorités chinoises, selon l’agence d’information financière Bloomberg.  

Au nom de la « sécurité nationale », Washington avait annoncé en octobre 2022 de nouveaux contrôles à l’exportation pour limiter l’achat et la fabrication par Pékin de puces haut de gamme « utilisées dans des applications militaires ».

De son côté, Pékin a déjà dépensé ces 10 dernières années des milliards de dollars pour sa propre industrie de semi-conducteurs, afin de ne plus dépendre des importations étrangères pour ses puces électroniques.