Le naufrage de Virgin Orbit – fondée par le milliardaire britannique Richard Branson – a des répercussions jusqu’au Québec. NorthStar Ciel & Terre doit trouver une solution de rechange pour lancer ses trois premiers satellites de surveillance.

Établie à Montréal, la jeune pousse – qui compte Investissement Québec parmi ses investisseurs – avait conclu une entente avec la multinationale l’automne dernier. L’entreprise québécoise espère toujours voir ses satellites en orbite plus tard cette année, mais elle devra dénicher un nouveau partenaire.

« Ce n’est pas le scénario idéal, mais c’est quelque chose que l’on peut gérer », affirme le président-directeur général et fondateur de NorthStar, Stewart Bain, dans un entretien téléphonique avec La Presse.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Stewart Bain, président-directeur général de NorthStar Ciel & Terre

Ce n’est pas la fin du monde.

Stewart Bain, président-directeur général et fondateur de NorthStar

NorthStar Ciel & Terre compte parmi ses investisseurs Charles Sirois et Rogers. Elle propose de déployer une constellation de satellites pour gérer le trafic dans l’espace, et de faire de Montréal « la tour de contrôle de l’espace ». Son service se démarque par sa capacité à identifier des objets, même de très petite taille, flottant dans l’environnement spatial.

Les services proposés par NorthStar permettent aux exploitants de satellites d’éviter les collisions dans l’espace. En début d’année, l’entreprise avait bouclé une nouvelle étape de financement – chiffrée à 47 millions.

Plus d’argent

Virgin Orbit, qui conçoit des fusées destinées au lancement de petits satellites, s’est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, mardi, dans l’espoir de dénicher un acquéreur.

Cette décision survient une semaine après le licenciement de 675 salariés, soit 85 % des effectifs de cette filiale de l’empire de Richard Branson. Dans un environnement financier frileux en raison des craintes de récession, Virgin Orbit n’a pas été en mesure de renflouer ses coffres.

Bien que nous ayons déployé des efforts considérables pour améliorer notre situation financière et obtenir un nouveau financement, nous devons faire ce qui est le mieux pour l’entreprise.

Dan Hart, président de Virgin Orbit

M. Bain déplore la tournure des évènements. Il s’agit d’une « perte pour l’industrie », ajoute-t-il. Au moment où il y a une demande pour mettre des satellites en orbite, un « lanceur » se trouve en faillite, souligne l’homme d’affaires.

Créée par Richard Branson en 2017, l’entreprise avait réussi à déployer 33 satellites en orbite, selon M. Hart. Cependant, en janvier dernier, sa fusée de 21 m larguée d’un Boeing 747 au large des Cornouailles, au Royaume-Uni, avait échoué à atteindre son objectif. Cela avait provoqué la perte des neuf satellites qu’elle transportait en plus de précipiter la chute de Virgin Orbit.

Le dirigeant de NorthStar a expliqué que son entreprise était au courant des difficultés financières chez Virgin depuis « un certain temps ». L’entreprise a donc déjà commencé à « négocier avec plusieurs autres candidats ». Les satellites de NorthStar sont construits par Spire Global à Glasgow, en Écosse. Il n’y a donc pas de retard à prévoir de ce côté.

Avec l’Agence France-Presse

En savoir plus
  • 60
    NorthStar compte une soixantaine d’employés. Quelque 30 salariés devraient s’ajouter cette année.
    Source : northstar ciel & terre
  • 2017
    Année où Virgin Orbit a vu le jour.
    Source : VIRGIN ORBIT