(New York) Fini les mythiques réunions Tupperware ? Le sort de l’entreprise américaine qui fabrique des boîtes en plastique et d’autres gadgets pour la cuisine, et les vend directement aux consommateurs, est incertain.  

L’entreprise a reconnu le 7 avril avoir des « doutes importants sur sa capacité à poursuivre son activité » et son action à Wall Street évolue depuis sur des montagnes russes.  

Elle s’est effondrée de 50 % lundi après l’avertissement de l’entreprise. Jeudi, elle a pris jusqu’à 42 % en séance avant de finir en hausse de 17 %.  

La société a été lancée en 1946 par Earl Tupper pour commercialiser son invention : des récipients en plastique incassables, légers et pouvant se fermer hermétiquement.  

Les produits étaient si innovants « que les clients avaient besoin de démonstration pour comprendre comment ils fonctionnaient », explique l’entreprise sur son site.

L’idée des fameuses réunions Tupperware, souvent au domicile d’un hôte ou d’une hôtesse recevant dans son salon des connaissances autour de collations en échange d’un rabais sur un produit, était lancée.  

Ventes divisées par deux

Mais la marque a perdu de sa superbe et ses ventes ont été divisées par deux en dix ans, descendant à 1,3 milliard de dollars en 2022. Et l’entreprise a perdu 14 millions de dollars l’an dernier.  

Elle fait face d’une part à une baisse du nombre de ses vendeurs, remarque Neil Saunders, spécialiste du secteur de la distribution pour le cabinet GlobalData. La majorité de ses ventes se fait en effet par l’intermédiaire d’animateurs qui gagnent un pourcentage sur le montant des ventes réalisées, mais le nombre de ceux passant régulièrement commande a chuté d’environ 800 000 fin 2012 à 284 000 fin 2022.

Tupperware n’est par ailleurs plus aussi populaire, en particulier auprès des plus jeunes, selon lui. La société ne propose plus de produits très innovants et surtout « a perdu beaucoup de parts de marché face à des marques moins chères et accessibles directement en magasin », souligne Neil Saunders dans une note.

Pour conserver leurs aliments, certains consommateurs utilisent aussi de plus en plus les récipients récupérés à l’occasion de repas emportés ou livrés.  

L’entreprise a bien tenté de nouvelles stratégies, notamment en passant des partenariats avec des chaînes de magasins et en étendant ses ventes en ligne.  

Mais début mars, son directeur général Miguel Fernandez a reconnu que « 2022 s’est révélé bien plus compliqué que ce à quoi nous nous attendions » entre la forte inflation, le maintien des restrictions sanitaires en Chine, la guerre en Ukraine qui a affecté le sentiment des consommateurs, le renforcement du dollar et la hausse des taux d’intérêt.

L’entreprise a précisé vendredi dernier avoir engagé des conseillers financiers pour l’aider à « améliorer sa structure capitalistique et son niveau de liquidités à court terme ». Elle envisage de nouveaux investisseurs ou partenariats financiers ainsi que la vente de certains biens immobiliers.