Il n’y a plus d’énergie disponible pour les cryptomonnaies au Québec, mais Bitfarms a réussi à en trouver à Baie-Comeau, où l’entreprise s’installera pour accroître son activité de minage de bitcoins.

Bitfarms a racheté un contrat conclu en 2018 par Orion Technologies avec la municipalité de Baie-Comeau, qui exploite son propre réseau de distribution d’électricité, pour l’utilisation de 22 mégawatts d’énergie.

C’est une occasion inespérée pour Bitfarms de prendre de l’expansion au Québec, estime Benoit Gobeil, vice-président principal de l’entreprise dont le siège social est à Brossard. « Il en reste quelques autres, mais je garde ça secret », a-t-il dit lors d’un entretien avec La Presse.

Bitfarms a payé 1,8 million US à Orion Technologies pour racheter son contrat d’approvisionnement en électricité conclue avec la Ville de Baie-Comeau. Le paiement, versé à 40 % au comptant et à 60 % en actions de Bitfarms, comprend la location d’un bâtiment pour une durée de dix ans.

Pour la Ville de Baie-Comeau, qui s’affaire depuis longtemps à attirer des entreprises de cryptomonnaies sur son territoire, la transaction conclue entre Bitfarms et Orion Technologies est une bonne nouvelle. « Ça veut dire 600 000 $ de nouveaux revenus par année pour la ville », a fait savoir le maire, Michel Desbiens.

Orion Technologies a renoncé à son projet de minage à Baie-Comeau, et Bitfarms a saisi l’occasion. L’entreprise dont les actions sont inscrites à la Bourse de Toronto est active principalement au Québec, à Sherbrooke, Farnham, Magog et Coaticook. Le titre a pris 15 % hier, pour finir la journée à 1,67 $. Depuis un an, l’action a évolué entre 0,52 $ et 4,29 $.

PHOTO JESSICA GARNEAU, ARCHIVES LA TRIBUNE

L’une des installations de Bitfarms à Sherbrooke

À la fin de 2022, Bitfarms a cessé une partie de ses activités à Sherbrooke, sur un de ses trois sites qui avait suscité la grogne des citoyens en raison du bruit incessant généré par les ordinateurs. L’équipement sera réinstallé à Baie-Comeau, où l’entreprise prévoit investir 5 millions et embaucher une quinzaine de personnes.

Fini les mégawatts réservés aux cryptomonnaies

Le gouvernement a décidé de ne plus allouer d’énergie supplémentaire au secteur des cryptomonnaies maintenant que les surplus d’Hydro-Québec disparaissent et que la demande d’énergie renouvelable est en forte augmentation.

Hydro-Québec avait commencé par être submergée de demandes d’approvisionnement venant de l’industrie des cryptomonnaies et avait obtenu de la Régie de l’énergie le droit de limiter à 300 mégawatts la quantité d’énergie allouée à ce secteur. Les réseaux de distribution municipaux, comme à Sherbrooke et Baie-Comeau, avaient eux aussi été limités dans l’attribution d’électricité aux activités de cryptomonnaies.

La demande de ce secteur d’activités a fléchi et il restait toujours 270 des 300 mégawatts affectés aux cryptomonnaies qui n’avaient pas été attribués. L’an dernier, le gouvernement a décidé que ces mégawatts seraient réservés à d’autres usages que la cryptomonnaie.