(Montréal) Le franchiseur Groupe d’alimentation MTY est parvenu à stabiliser son réseau de restaurants tandis que l’écart entre les ouvertures et les fermetures de nouveaux établissements s’est rétréci au printemps dernier.

La société a ouvert 73 établissements au deuxième trimestre clos le 31 mai, contre 77 fermetures au cours de la même période. Cela représente un écart négatif de quatre établissements. « Nous manquons de peu notre objectif d’augmenter le nombre de nos établissements, en excluant les acquisitions, mais c’est notre meilleur résultat en neuf ans », souligne le président-directeur général de MTY, Éric Lefebvre, lors d’une conférence téléphonique, mardi, avec les analystes.

Historiquement, l’entreprise montréalaise, qui détient 85 enseignes, dont notamment Valentine, Thaï Express et Sushi Shop, a réussi à croître en acquérant de nouvelles chaînes, mais ses activités existantes ont stagné.

La situation a été encore plus difficile dans les dernières années. L’environnement opérationnel (pandémie, rareté de la main-d’œuvre) a mené plusieurs franchiseurs à raccrocher leur tablier. En février, MTY rapportait que le nombre de fermetures était trois fois plus élevé que le nombre d’ouvertures.

« Nous faisons l’effort d’avoir les discussions difficiles avec nos franchisés pour éviter les surprises autant que possible, explique M. Lefebvre. Quand un franchisé veut quitter le réseau, nous essayons de trouver une solution où le franchisé peut vendre ses actifs plutôt que de procéder à une fermeture. »

La réduction de l’écart entre les fermetures et les ouvertures est une bonne nouvelle, commente l’analyste Derek Lessard, de Valeurs mobilières TD. « Cependant, la contraction du réseau a été une faiblesse de MTY par le passé et nous avons besoin de voir une croissance constante du réseau avant d’affirmer que les chiffres récents marquent une tendance. »

MTY affiche également une augmentation de ses ventes comparables à travers son réseau. Celles-ci ont progressé de 6 % au Canada, de 4 % aux États-Unis et de 2 % à l’international. L’entreprise avait cessé de publier cet indicateur durant la pandémie.

« L’entreprise a fait d’importants progrès vers la réalisation de son objectif de bonifier sa croissance par acquisitions avec une croissance interne en investissant dans ses enseignes, en soutenant ses franchisés et en améliorant ses opérations », commente son grand patron.

M. Lefebvre a précisé que la progression était principalement attribuable à une augmentation de l’achalandage, et non pas à une augmentation des prix au menu. Il a aussi mentionné que l’incertitude économique et la hausse des taux d’intérêt ne semblent pas avoir gâché l’appétit des consommateurs.

Il reconnaît toutefois que la situation demeure difficile dans les foires alimentaires des centres commerciaux et des tours de bureaux, qui représentent 15 % des activités. Ce secteur n’a pas connu une reprise aussi forte que l’industrie de la restauration en général.

« Je dirais que, dans les centres commerciaux de catégorie A, nous avons retrouvé nos ventes d’avant la pandémie, voire plus. Ce n’est pas le cas pour les centres de catégories B et C, et certains d’entre eux n’auront probablement jamais une récupération complète. »

Résultats supérieurs aux attentes

MTY a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes avec un bénéfice net de 30,4 millions, comparativement à 28,6 millions à la même période l’an dernier. Le bénéfice dilué par action est de 1,24 $.

Les ventes, pour leur part, ont presque doublé, passant de 162,5 millions à 305,2 millions. L’entreprise précise que les principaux contributeurs à la croissance des revenus ont été ses acquisitions de BBQ Holdings, Wetzel’s Pretzels et Sauce Pizza and Wine.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 95 cents et des revenus de 305,22 millions.

L’action de MTY a terminé la séance en hausse de 2,64 $, ou 4,3 %, à 64,00 $ à la Bourse de Toronto mardi.