Même s’il n’est pas considéré comme étant à la fine pointe de la technologie, le secteur public pourrait être l’un des premiers utilisateurs de l’intelligence artificielle (IA), croit le patron de la firme montréalaise de services-conseils en technologie CGI.

« Nous voyons les gouvernements [de différents pays] comme de possibles premiers utilisateurs [de l’intelligence artificielle], a déclaré le président et chef de la direction de la société, George D. Schindler, lors d’une conférence téléphonique, mercredi, avec les analystes financiers. Nous avons de bonnes conversations avec eux et un grand intérêt, car ils ont pris du retard. »

Ce retard technologique pourrait inciter les gouvernements à vouloir se rattraper avec l’IA, estime le dirigeant. « Ils en ont plus besoin que les autres industries. Ils sont probablement mieux à même de gérer l’environnement réglementaire et la confiance du public en raison de leur taille et de leur portée. »

L’entreprise québécoise a annoncé plus tôt cette semaine qu’elle consacrerait 1 milliard en trois ans à l’IA. « Nous avons des partenariats avec des clients qui veulent passer de la phase d’expérimentation à une implantation à grande échelle, de manière responsable », a fait savoir M. Schindler.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

George D. Schindler, président et chef de la direction de CGI

Dans les pays scandinaves, CGI travaille sur un projet d’intelligence artificielle en mesure d’analyser les résultats de tests d’imagerie cérébrale, a donné en exemple M. Schindler. L’entreprise collabore aussi avec une agence spatiale au Royaume-Uni pour faire avancer la recherche sur l’environnement. « Le sujet de nos conversations est large. Nous regardons l’art du possible. »

Une demande vigoureuse

CGI a dévoilé des résultats légèrement supérieurs aux attentes au troisième trimestre clos le 30 juin, au moment où la direction assure que la demande est résiliente, malgré le ralentissement économique.

« En regardant vers les prochains trimestres, nous croyons que l’incertitude économique et politique va pousser les clients à intensifier leur effort afin de prioriser le retour sur l’investissement dans leurs projets de numérisation », a dit M. Schindler.

Le bénéfice net de la société atteint 415 millions, ce qui représente une augmentation de 13,9 %. Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 1,80 $. Les revenus, pour leur part, ont progressé de 11,2 %, à 3,62 milliards.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,79 $ et des revenus de 3,63 milliards, selon la firme de données Refinitiv.

La société rapporte avoir signé l’équivalent de 4,39 milliards en contrats, ce qui porte le carnet de commandes à 25,63 milliards.

L’analyste Daniel Chan, de Valeurs mobilières TD, souligne que le ratio nouveaux contrats/facturation est de 121,1 %. « CGI continue de rapporter de bons résultats dans un environnement économique difficile. »

M. Schindler a reconnu que les négociations avant de conclure un contrat prenaient plus de temps, mais a souligné que les nouvelles commandes étaient de bon augure pour les résultats des prochains trimestres. « Ça pointe vers une plus forte croissance à moyen terme. »

L’action de CGI a perdu 6,11 $, ou 4,51 %, à 129,36 $ à la Bourse de Toronto mercredi.