La Banque Nationale se porte acquéreur du portefeuille de prêts commerciaux de la succursale canadienne de la Silicon Valley Bank.

Le portefeuille en question est composé d’approximativement 1 milliard de dollars canadiens en engagements de prêts. Toutefois, seulement 325 millions en prêts ont été versés aux entreprises clientes de la Silicon Valley Bank au pays.

Le prix payé par la Banque Nationale pour réaliser la transaction n’a pas été dévoilé.

C’est la firme PricewaterhouseCoopers qui était chargée de mener le processus de liquidation des actifs de la Silicon Valley Bank au pays.

« Nous sommes très heureux du prix payé et très sûrs que ces actifs représenteront une source de valeur pour nos actionnaires et employés », commente en entrevue Michael Denham, premier vice-président à la direction, entreprises et gestion privée, à la Banque Nationale.

Faillite

La Silicon Valley Bank est une des institutions américaines ayant secoué le secteur financier l'hiver dernier. Cette banque de la Californie a fait faillite lorsque des clients se sont empressés de retirer leur argent, craignant pour la solvabilité de l’organisation.

Au Canada, c’est la Cour supérieure de justice de l’Ontario qui supervise les procédures sous la Loi sur les liquidations et les restructurations.

La Silicon Valley Bank se présentait comme la banque des entrepreneurs technos et sa valeur avait explosé durant la pandémie.

Contrairement à ses activités aux États-Unis, la Silicon Valley Bank n’acceptait pas de dépôts commerciaux ni de dépôts de particuliers au Canada.

Une présence à Montréal avait été établie en 2021. La Silicon Valley Bank offrait aux entrepreneurs des possibilités de financement sous forme de prêts pour appuyer la croissance de leur entreprise en démarrage.

Minorité au Québec

Michael Denham souligne que la majorité des prêts de la Silicon Valley Bank au Canada ont été accordés à des clients en Ontario et dans l’Ouest canadien. « La portion québécoise est celle qui grandit le plus rapidement, mais ça reste une minorité de prêts », précise-t-il.

Il ajoute que l’opération permet d’accélérer la croissance des actifs et des clients de la Banque Nationale au Québec, mais aussi à l’ouest du Québec.

Michael Denham était dans les bureaux de la Silicon Valley Bank à Toronto, mardi, au moment de parler avec le représentant de La Presse.

Il affirme que des discussions seront tenues avec la cinquantaine d’employés de la Silicon Valley Bank au Canada afin de voir s’ils peuvent non seulement continuer de travailler avec les clients actuels de la Silicon Valley Bank, mais peut-être aussi combler un des postes vacants à la Banque Nationale.

Selon Michael Denham, peu de clients ont quitté la succursale canadienne de la Silicon Valley Bank depuis la déconfiture survenue en début d’année. « La vaste majorité des clients a décidé de rester », dit-il.

La transaction permet à la Banque Nationale de bonifier sa présence dans le secteur technologique et de diversifier son portefeuille de prêts aux entreprises en mettant la main sur des actifs dans les secteurs de la technologie, des sciences de la vie et des services bancaires pour fonds mondiaux.

Les actifs seront intégrés dans le groupe Technologie et Innovation de l’institution financière montréalaise.

Lisez l'article « Faillite de la Silicon Valley Bank : La déconfiture décortiquée »

Michael Denham se dit enchanté que la Banque Nationale puisse soutenir l’innovation canadienne dans des secteurs qui offrent des solutions à de nombreux défis auxquels fait face la société. Il se montre par ailleurs optimiste pour l’avenir des entreprises technologiques et soutient que cette acquisition en est la preuve.

Fondée en 1983 par un ancien banquier chez Wells Fargo et un professeur de l’Université Stanford, la Silicon Valley Bank avait installé son siège social à Santa Clara, au cœur de la Silicon Valley.

Shopify, Airbnb, Coinbase, Fitbit, Cisco et Pinterest ont toutes été liées à cette banque au fil des ans.