Les actionnaires de la firme d’ingénierie-conseil SNC-Lavalin ont profité jeudi de l’une de ses meilleures journées en Bourse en un peu plus d’un an après la publication de résultats trimestriels et de perspectives de croissance rehaussées au-delà des attentes des analystes et des investisseurs.

Propulsée en hausse de 10 %, la valeur boursière de SNC-Lavalin a clôturé à 41,70 $ par action, ou 7,3 milliards au total.

Cette valeur d’action constitue un nouveau sommet depuis janvier 2019, alors que SNC-Lavalin amorçait un long et coûteux épisode de tourments commerciaux et judiciaires.

Dans ses résultats de deuxième trimestre publiés jeudi matin, SNC-Lavalin a déclaré un bénéfice net de 63,8 millions de dollars, en regain considérable par rapport au montant de 1,6 million comptabilisé au trimestre correspondant l’an dernier.

Sur le plan des revenus, SNC-Lavalin les a comptés à hauteur de 2,13 milliards pour le trimestre terminé le 30 juin, soit 14 % de plus qu’il y a un an.

Par conséquent, les revenus de SNC-Lavalin pour la première moitié de son exercice financier 2023 s’élèvent à 4,15 milliards, en hausse de 10 % sur un an.

Le bénéfice net cumulatif pour les six premiers mois de 2023 s’élève à 92,2 millions, aussi en forte hausse par rapport au montant de 26,3 millions durant la période comparable de l’an dernier.

Quant à l’état du carnet de commandes des activités principales en ingénierie-conseil, qui est un indicateur important des perspectives d’affaires à moyen terme, SNC-Lavalin le comptabilise à hauteur de 12,36 milliards au 30 juin.

Il s’agit d’un montant record, selon la direction de l’entreprise, en hausse de 9 % sur un an.

D’ailleurs, motivée par un constat de « forte demande pour nos services » selon Ian L. Edwards, président et chef de la direction de SNC-Lavalin, la haute direction de l’entreprise a doublé son objectif de croissance des revenus pour ses activités principales en ingénierie-conseil et en gestion de projets.

Elle anticipe maintenant cette croissance aux environs de 12 % à 15 % sur une base annualisée, alors que son objectif antérieur était de l’ordre de 5 % à 7 %.

« Aux États-Unis, où les occasions d’affaires sont abondantes, nous récoltons les fruits de notre présence accrue sur le marché et de l’engagement du gouvernement en matière de dépenses d’infrastructure », a mentionné M. Edwards lors de la téléconférence d’analystes.

4000 employés de plus

Le chef de la direction de SNC-Lavalin a également fait état de « victoires clés ce trimestre » dans le marché des projets industriels liés à la fabrication de batteries de véhicules électriques.

D’ailleurs, pour soutenir ce regain de croissance, SNC-Lavalin entend maintenir sa cadence d’embauches à un niveau élevé.

Elle s’attend à terminer l’exercice 2023 avec 4000 employés de plus, ce qui porterait son effectif total aux environs de 37 000 employés.

De l’avis de l’analyste Maxim Sytchev, chez la Financière Banque Nationale à Toronto, « bien que ces embauches exerceront une pression sur les marges bénéficiaires à court terme, je suis encouragé par l’implication que la perspective de croissance des revenus continue d’être forte, malgré les turbulences dans les marchés en raison d’une conjoncture macroéconomique incertaine ».

« Dans l’ensemble, SNC progresse dans la bonne direction », indique l’analyste dans une note aux investisseurs.

« Avec ses projections financières plus élevées, je réitère ma note de “surperformance” et je relève mon prix cible d’action de 39 $ à 46 $. »

SNC-Lavalin en bref

Activités : services d’ingénierie-conseil et gestion de projets, entretien et rénovation en énergie nucléaire

Siège social : Montréal

Effectif : environ 36 000 employés

Chiffre d’affaires (annualisé au 30 juin) : 7,94 milliards CAN

Bénéfice net (annualisé au 30 juin) : 75,6 millions CAN

Valeur boursière (au 3 août) : 7,32 milliards CAN

Principaux actionnaires : Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ, 19,9 %), Jarislowsky Fraser (Montréal, filiale de Banque Scotia, 10,7 %), RBC Global Asset Management (Toronto, 8,9 %), Fidelity Investments Canada (Toronto, 6,9 %), etc.