(Montréal) La volatilité des conditions météorologiques a fait perdre des revenus au producteur québécois d’énergie renouvelable Innergex, dont le dividende surpasse l’argent généré par ses activités.

Au deuxième trimestre, la production d’électricité a atteint 90 % de la production moyenne à long terme (PMLT), contre 92 % à la même période l’an dernier. Des vents défavorables aux États-Unis (éolien), un temps sec en Colombie-Britannique (hydro-électricité) et la sous-performance du secteur solaire expliquent l’écart.

Les conditions météorologiques hors norme peuvent faire en sorte d’influencer la production d’énergie, que ce soit l’éolien, le solaire ou l’hydro-électricité, explique le président et chef de la direction, Michel Letellier, en conférence téléphonique, mercredi, pour discuter des résultats trimestriels.

Le dirigeant a ainsi défendu sa stratégie de diversifier le portefeuille de l’entreprise à travers différentes sources d’énergies renouvelables et à travers différentes régions géographiques, notamment les États-Unis, le Canada, le Chili et la France.

« La diversification est la clé, répond-il. Je suis surpris que notre portefeuille n’ait pas produit de meilleur résultat, mais j’ai la conviction que notre stratégie est la bonne. »

La production inférieure aux attentes survient à un moment où la direction tente de rassurer les investisseurs à savoir si l’entreprise a suffisamment d’argent pour saisir les occasions dans un contexte de demande en forte croissance pour les énergies renouvelables.

Au cours des douze derniers mois, le dividende versé aux actionnaires était plus élevé que l’argent généré par les activités d’Innergex. Le dividende représentait 127 % des flux de trésorerie disponible, comparativement à 82 % à la même période l’an dernier.

La direction estime qu’avec des seuils comparables à la moyenne, excluant les activités au Chili, le ratio aurait été d’entre 75 % et 80 % pour les douze derniers mois.

M. Letellier avait dit, en entrevue lundi, que la société était sur le point d’aller chercher près de 400 millions en liquidités avec la vente d’une participation de son portefeuille en France à Crédit Agricole ainsi qu’en hypothéquant certains actifs libres de dettes.

« On en a pas mal (de liquidités), affirmait-il lundi. On espère qu’on va avoir beaucoup de succès dans les appels d’offres, alors ça va nous permettre de financer justement tout le développement de la filière ici en Amérique du Nord. »

Au cours de la conférence avec les analystes, le dirigeant a dit que l’entreprise avait suffisamment de liquidités pour éviter d’émettre des actions, ce qui diluerait l’avoir des actionnaires. « Évidemment, ça pourrait changer si nous avons beaucoup de succès dans nos appels d’offres. »

M. Letellier est demeuré évasif lorsqu’on lui a demandé de réitérer l’objectif de générer 1 $ de flux de trésorerie par action en 2025.

« Nous allons vous revenir à la fin de l’automne pour vous donner plus de prévisions sur cet aspect. C’est sûr que si nous ne faisons pas les fusions et acquisitions que nous avions prévues, ça va avoir des conséquences sur l’atteinte à court terme de nos objectifs. »

Au deuxième trimestre, la société a généré un bénéfice net de 24,8 millions, comparativement à une perte de 59,5 millions à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, s’établissent à 269,5 millions, contre 238,5 millions à la même période l’an dernier.

L’action d’Innergex gagnait 14 cents, ou 1,12 %, à 12,62 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.