(New York) La chaîne américaine Walmart a révisé à la hausse ses prévisions pour son exercice décalé 2024 au vu des performances réalisées au deuxième trimestre achevé fin juillet, marquées notamment par des prises de marché.

« Nous avons connu un autre trimestre solide. À travers le monde, nos clients et nos membres donnent priorité à la valeur et à la praticité », a commenté jeudi Doug McMillon, patron du groupe, cité dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires de Walmart s’établit à 161,63 milliards US pour le deuxième trimestre de son exercice 2024, soit une progression de 5,7 % sur un an.

Le groupe a dégagé un bénéfice net record de 7,90 milliards US, enregistrant un bond de 53,3 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Rapporté par action – référence pour les analystes –, il ressort à 2,92 $ US, ce qui est bien supérieur aux anticipations du consensus qui tablait en moyenne sur 1,70 $ US.

Fort de cette performance, le géant de la distribution a confirmé ses prévisions pour le troisième trimestre, mais a surtout relevé celles pour l’ensemble de son exercice 2024.

Il s’attend notamment à une croissance du chiffre d’affaires annuel d’environ 4 à 4,5 % et à un bénéfice net par action de 6,36 à 6,46 $ US, soit 26 cents US de plus que la fourchette prévue précédemment.

« Tandis que les autres distributeurs souffrent, Walmart continue de briller avec encore une bonne série de résultats », a relevé Neil Saunders, directeur de GlobalData, soulignant que le chiffre d’affaires avait profité « en partie de l’inflation dans l’épicerie ».

« Cependant, Walmart continue d’attirer une plus grosse part des acheteurs et leurs dépenses se tournent davantage vers le distributeur à cause de ses prix alimentaires bas », a-t-il souligné.

Selon lui, le groupe de Bentonville (Arkansas) a notamment attiré des acheteurs se situant en fourchette haute en matière de niveau de revenus.

Cuisine à domicile

« Le segment alimentaire est une force, mais nous sommes également encouragés par nos résultats dans les produits généraux par rapport à nos attentes quand nous avons commencé le trimestre », a souligné M. McMillon, soulignant que le nombre de transactions et le nombre de produits vendus avaient progressé.

Les dirigeants ont expliqué lors d’une téléconférence avec des analystes que les Américains avaient davantage cuisiné chez eux, ce qui a soutenu non seulement les ventes de produits alimentaires, mais aussi celles d’ustensiles et de petits appareils électroménagers apparentés.

« Nos stocks sont en bonne forme et nous aimons la position dans laquelle nous nous trouvons pour la dernière partie de l’année », a ajouté M. McMillon.

Mais « nous restons très disciplinés concernant nos achats de produits non alimentaires dans cet environnement macroéconomique incertain pour alléger les risques futurs si la demande s’essouffle », a assuré John Rainey, directeur financier.

Aux États-Unis, les ventes de Walmart ont progressé de 6,4 % à données comparables et hors carburants avec un bond du cybercommerce de 24 % tiré par le « drive » et les livraisons.

M. Rainey a noté une hausse des ventes des produits de la marque du magasin, car « les consommateurs cherchent à étirer leurs dollars le plus possible et à avoir un meilleur rapport qualité-prix dans toutes les catégories ».

En ce qui concerne les produits, l’épicerie et les produits d’hygiène ont tiré la croissance tandis que les produits généraux ont « reculé modestement ».

Le groupe a revendiqué un gain de parts de marché en épicerie pour son enseigne Walmart ainsi que pour son enseigne de demi-gros Sam’s Club, en épicerie et en produits généraux, en particulier les vêtements, les produits pour la maison et les jouets.

« Il semble que Walmart a pris de l’activité à Target », a commenté Edward Moya, analyste chez Oanda. « Lorsque l’économie va commencer à se calmer au quatrième trimestre, Walmart semble bien positionné pour être l’un des meilleurs distributeurs. »

M. McMillon a signalé auprès des analystes que les ventes de la rentrée scolaire avaient été bonnes et, quand elles le sont, « c’est un bon présage de ce qu’il va se passer avec Halloween et Noël et avec les produits non alimentaires ».

À l’international, les ventes dans le commerce électronique ont également progressé (+ 26 %) et le chiffre d’affaires a pris 11 % à taux de change constants à 27,6 milliards US.