Les camions aux couleurs rouge et jaune de Transport Guilbault sont facilement reconnaissables lorsqu’on les croise sur les routes du Québec. Mais l’entreprise bientôt centenaire ne se limite plus au seul transport des marchandises puisqu’elle s’est lancée dans les activités de logistique et d’entreposage sous l’impulsion de la troisième génération de propriétaires, Nadine Guilbault et Éric Gignac.

L’entreprise est née en 1929 à Grondines au début de l’industrie du transport par camion lorsque Paul Guilbault réalise des « runs de lait » pour les producteurs de la région.

Avec les années, le groupe prend de l’expansion et passe en 1972 aux mains des beaux-frères Jean Guilbault et Michel Gignac qui en ont transféré à leur tour la propriété aux cousins Éric Gignac et Nadine Guilbault en 2013.

« Mon cousin et moi avons réalisé dès l’année de l’acquisition du groupe Guilbault une planification stratégique de cinq ans qui nous a amenés à entreprendre la diversification de nos activités pour aller du côté de l’entreposage et la logistique. Nos parents avaient déjà réussi à rendre l’entreprise à une bonne taille », souligne Nadine Guilbault.

Transport Guilbault réalise le transport de matériel par lots brisés, ou en mode LTL (less than truck load), partout sur le territoire québécois, en Ontario et dans les Maritimes.

Au fil de plusieurs acquisitions, le groupe a élargi son rayon d’action et dispose aujourd’hui de huit terminaux de transbordement à Toronto, Boucherville, Québec, Saint-Georges de Beauce, Rimouski, Gatineau, Chicoutimi et New Richmond.

On a une flotte de 1000 remorques et de 300 tracteurs. On a aussi 11 camions avec des boîtes de 26 pieds pour le transport urbain. On emploie 1000 personnes et notre siège social est à Québec. C’est ici que tout a commencé, mais on a aussi une bonne présence à Boucherville.

Nadine Guilbeault, vice-présidente et copropriétaire de Transport Guilbault

Elle et son cousin Éric, qui est le PDG du groupe, ont chacun 40 % des actions de l’entreprise, et Daniel Gariépy, vice-président principal de Transport Guilbault, détient les 20 % restants.

Pour réaliser leur ambition de diversifier les activités du groupe, Transport Guilbault a fait l’acquisition en 2017 de Transport Ideal, une entreprise de Québec qui faisait de l’entreposage et de la logistique.

« Ça nous a permis d’atteindre rapidement nos objectifs. On a aujourd’hui 900 000 pieds carrés d’espace d’entreposage à Montréal, Boucherville et Québec. On dessert de nouveaux clients qui font aussi appel à nos services de transport et on a une équipe totalement dédiée à la logistique », précise Nadine Guilbault.

Cette nouvelle activité s’est ajoutée à un moment charnière pour le groupe de transport puisque la pandémie a fait réaliser à de nombreuses entreprises l’importance de pouvoir compter sur des stocks à proximité afin d’éviter les ruptures dans leur chaîne d’approvisionnement.

Un travail constant d’optimisation

À l’instar d’autres entreprises québécoises du secteur du camionnage comme le Groupe Robert ou le Groupe Morneau, Transport Guilbault réussit à tirer son épingle du jeu dans une industrie qui s’est complexifiée au fil des ans.

Actif auprès de grands acteurs du secteur de l’alimentation, de la pharmaceutique, du commerce de détail et du secteur manufacturier, Transport Guilbault doit arriver à livrer la marchandise sans faire exploser les coûts de ses clients.

« Le transport routier est un secteur où les marges sont très serrées. Il faut constamment chercher à optimiser nos chargements en fonction de nos différentes routes. Le gros défi de l’industrie, c’est de gérer le faible volume de marchandises qui transitent de l’est vers l’ouest par rapport au fort volume qui part de l’ouest pour aller vers l’est », explique Nadine Guilbault.

Si le groupe cumule plus de 1500 clients dans ses différents marchés, ce sont les 250 plus importants qui génèrent les plus forts volumes. En fait, 80 % du chiffre d’affaires de Transport Guilbault provient de 20 % de ses clients.

Pour mieux optimiser ses processus, la société a entrepris depuis un an maintenant de transformer tout son système informatique pour adopter une plateforme plus performante qui lui permettra notamment d’offrir le web transactionnel à ses clients.

Le nouveau système va aussi permettre au groupe de mieux intégrer les prochaines acquisitions que souhaite réaliser l’entreprise au cours des prochaines années.

« On est en mode acquisition, on veut continuer de faire progresser l’entreprise, comme nos parents l’ont fait avant nous. On prépare aussi la relève. J’ai une fille qui étudie à l’Université Laval en administration et mon cousin a un fils et une fille qui s’intéressent aussi à l’entreprise. On pourrait réaliser la transition d’ici une dizaine d’années », anticipe la copropriétaire de Transport Guilbault.

D’ici là, Transport Guilbault va accueillir prochainement ses premiers camions électriques, un tracteur Freightliner capable de tirer les remorques et deux plus petits camions porteurs avec des boîtes intégrées de 26 pieds.

« On va commencer par faire des tests entre Montréal et Québec pour évaluer les capacités de chargement optimales que les camions électriques vont être en mesure de transporter et étudier leur comportement en hiver, par exemple », souligne la vice-présidente.

« On va y aller progressivement. Comme mon cousin Éric le soulignait récemment, si Transport Guilbault et le Groupe Robert étaient équipés exclusivement de camions électriques, il n’y aurait plus d’électricité à Boucherville. »