L’arrivée d’un aéroport secondaire à Montréal-Trudeau en banlieue sud de la métropole pique la curiosité de Breeze Airways. Ce n’est pas demain la veille que ce transporteur américain à bas coût se posera à Saint-Hubert, ce qui ne l’empêche pas de se rapprocher du marché québécois.

Fondée par David Neeleman – qui a aussi participé au lancement de transporteurs comme JetBlue et WestJet –, l’entreprise espère convaincre les Québécois qui souhaitent s’envoler vers la Floride de traverser la frontière. À compter du 28 novembre, trois vols hebdomadaires seront ainsi offerts depuis l’aéroport de Plattsburgh à destination d’Orlando.

Tarif de lancement : 160 $ pour un aller-retour.

Le modèle de Breeze mise sur les aéroports secondaires, où les redevances aéroportuaires sont moins élevées. Cela permet à l’entreprise de réduire ses coûts et d’être très compétitive sur le prix des tarifs aériens.

Selon M. Neeleman, le transporteur américain devrait obtenir l’autorisation d’effectuer des liaisons internationales vers la fin de l’année. Le genre de projet envisagé à Saint-Hubert, où la construction d’une nouvelle aérogare a débuté, cadre dans la stratégie de Breeze.

« Si nous pouvions le faire [atterrir] aujourd’hui et que c’était permis, cela permettrait au moins d’attirer notre attention », a répondu le chef de la direction de Breeze, lorsqu’interrogé sur les contraintes actuellement en vigueur au Québec.

Obstacle d’envergure

En vertu de son bail avec Transports Canada, Aéroports de Montréal (ADM), l’exploitant de Montréal-Trudeau et de Mirabel, bénéficie toujours d’une clause d’exclusivité pour les vols internationaux jusqu’en 2072. Un avion qui décolle de Saint-Hubert ne peut donc pas transporter des passagers vers les États-Unis ou les destinations soleil.

Il n’en reste pas moins que les commentaires de M. Neeleman signalent que le terminal en construction à Saint-Hubert, qui ne prévoit pas de douanes pour l’instant, pourrait générer de l’intérêt à l’extérieur du marché canadien.

« Nous sommes toujours ouverts à évaluer de nouvelles occasions, dit le patron de la compagnie américaine. Tout est une question des coûts qui y sont associés. »

Piloté par Porter Airlines, le terminal en construction à l’aéroport de Saint-Hubert est estimé à 200 millions en incluant l’hôtel Holiday Inn de 130 chambres qui doit aussi être construit à proximité. Il devrait être achevé d’ici la fin de l’année 2024 et comprendra neuf portes d’embarquement.

À terme, le complexe devrait pouvoir accueillir plus de quatre millions de passagers annuellement. L’expansion de l’aéroport de Saint-Hubert ne fait pas que des heureux, puisque la question du bruit généré par le trafic aérien suscite de l’opposition dans le secteur.

Moins que prévu

Breeze est l’un des principaux clients nord-américains de l’A220 d’Airbus – l’ex-C Series de Bombardier. Le transporteur s’est engagé à acheter 80 appareils A220-300. Les 16 premiers exemplaires ont été livrés, et l’entreprise en attend quatre autres d’ici la fin de l’année.

Les difficultés d’approvisionnement qui ralentissent les livraisons des avionneurs comme Airbus se reflètent chez Breeze. La croissance du transporteur aérien ne devrait pas trop en pâtir, selon M. Neeleman.

« Nous devrions recevoir 12 A220 supplémentaires l’an prochain, affirme l’homme d’affaires. Ça devait être 15 avions, mais ça sera 12. Notre croissance sera un peu plus lente, mais ce n’est pas une mauvaise chose dans l’environnement actuel. »

À la fin d’août, Airbus avait remis 37 exemplaires de l’A220 à des clients, soit sept avions de plus qu’il y a un an. L’accélération de la cadence de production, essentielle à la rentabilité du programme, semble donc se concrétiser.

Breeze Airways en bref

Début des activités : 27 mai 2021

Chef de la direction : David Neeleman

Flotte : 33 appareils (17 Embraer 190 et 195 et 16 A220)

Destinations aux États-Unis : 35

En savoir plus
  • 18 septembre
    Date à laquelle Breeze offre son tarif de lancement depuis Plattsburgh.
    breeze airways
    125 kilomètres
    Distance entre le centre-ville de Montréal et l’aéroport international de Plattsburgh.
    la presse