(Toronto) La Banque Scotia a annoncé mercredi la mise à pied d’environ 3 % de son effectif mondial, devenant ainsi la plus récente banque canadienne à réduire son personnel pour s’ajuster à un contexte d’incertitude économique persistante.

La Scotia a attribué cette décision, qui touche environ 2700 employés, à des changements au sein de la banque et aux nouvelles préférences des clients pour leurs opérations quotidiennes, ainsi qu’à ses efforts soutenus pour rationaliser ses processus opérationnels.

La Banque Scotia cherche à rétablir un levier d’exploitation positif et continue d’opérer le rafraîchissement stratégique initié par le chef de la direction Scott Thomson, qui est entré en fonction en février.

Le directeur financier, Raj Viswanathan, a souligné lors de la dernière conférence téléphonique sur les résultats de la banque, en août, que la gestion des dépenses était une pierre angulaire de la banque et que la gestion des effectifs faisait partie de cette approche, alors que la banque cherche à améliorer ses finances.

« Notre objectif est toujours de générer un levier d’exploitation positif chaque année, et nous espérons recommencer à le faire en 2024 », a-t-il affirmé.

La banque avait déjà commencé à réduire ses effectifs à l’époque, indiquant que son effectif total s’élevait à 91 013 employés au troisième trimestre, comparativement à un sommet de 91 264 employés au premier trimestre de cette année.

En outre, la Scotia a indiqué qu’elle inscrirait plusieurs charges totalisant 590 millions après impôts, soit environ 49 cents par action, à son quatrième trimestre, en lien avec ses coupes d’emploi et autres ajustements.

Les charges comprennent 247 millions après impôts au titre de la restructuration et des provisions pour indemnités de départ et 63 millions après impôts associés à la consolidation de certains biens immobiliers et à la résiliation de certains contrats de service.

Ils comprennent également une charge de dépréciation de 280 millions après impôts liée à son investissement dans la Banque de Xi’an, ainsi qu’à la dépréciation de certaines immobilisations incorporelles, notamment des logiciels.

La Banque Scotia a souligné que la valeur marchande de la Banque de Xi’an était restée inférieure à la valeur comptable de la banque pendant une période prolongée.

« Les économies découlant des éléments susmentionnés devraient être réalisées à l’exercice 2024 et les pleins avantages en rythme annualisé devraient être constatés à l’exercice 2025 », a précisé la banque dans un communiqué.

L’analyste Darko Mihelic, de la Banque Royale du Canada, a indiqué, dans une note, que les annonces de la banque constituaient « un petit pas dans la bonne direction », alors que la banque travaille à revoir son orientation stratégique.

Il a ajouté que les dépréciations constituaient un « nettoyage » du bilan et que l’impact sur le capital était faible.

Les grandes banques canadiennes s’efforcent de gérer leurs coûts pour s’ajuster à l’incertitude économique persistante après un cycle de hausses de taux d’intérêt sans précédent.

Lorsqu’elle a publié ses résultats du troisième trimestre, plus tôt cette année, la Banque Royale du Canada a indiqué qu’elle s’efforçait de réduire son effectif, admettant avoir embauché des milliers de personnes en trop. La Royale a précisé en août qu’elle avait déjà réduit d’environ 1 % son effectif et qu’elle prévoyait supprimer encore 1 % à 2 % de son personnel d’ici la fin de l’année.

La Banque CIBC a également annoncé en août qu’elle comptait 48 718 employés au troisième trimestre, soit 1709 de moins qu’au quatrième trimestre de 2022, tandis que la Banque de Montréal a indiqué avoir imputé une charge avant impôts de 223 millions, au plus récent trimestre, en lien avec des mises à pied, sans toutefois préciser le nombre d’employés touchés.

La Banque Scotia a refusé de fournir plus de détails sur ses coupes, mais a noté qu’elle en divulguerait davantage lors de la publication de ses résultats du quatrième trimestre, le 28 novembre.