La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a fait état mardi d’un profit du troisième trimestre en baisse de 24 % par rapport à la même période l’an dernier, ce qu’elle a notamment attribué à une baisse de la demande des consommateurs et à l’incidence de la grève des débardeurs dans les ports de la Colombie-Britannique.

La cheffe de la direction du plus grand chemin de fer du Canada a souligné que les stocks excédentaires et les moyens de pression de 13 jours avaient réduit ses volumes de fret et ses revenus au dernier trimestre, tout comme les incendies de forêt et les inondations aux deux extrémités du pays.

« Je crois que nous avons vu le creux au chapitre des volumes », a affirmé Tracy Robinson aux investisseurs lors d’une conférence téléphonique, faisant référence aux expéditions de conteneurs. Néanmoins, elle a ajouté que l’activité des consommateurs « continuait d’être trouble » dans un environnement économique incertain.

Les volumes de conteneurs ne se sont pas rétablis en août dans les ports de Vancouver et de Prince Rupert, chutant respectivement de 23 % et 59 %, selon l’analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des Capitaux. Cette tendance s’est poursuivie jusqu’en septembre.

« La grève dans les ports de la côte ouest canadienne cet été a incité les exploitants de navires à se détourner complètement des ports canadiens vers d’autres destinations telles que Los Angeles et Lázaro Cárdenas », a ajouté M. Spracklin dans une note transmise le 13 octobre aux analystes.

« À notre avis, les ports de la côte ouest canadienne risquent de perdre des volumes à plus long terme au profit de solutions de rechange américaines et mexicaines. »

Le directeur du marketing du CN, Doug MacDonald, a indiqué que l’entreprise s’efforçait de ramener les clients vers les ports et les lignes ferroviaires canadiennes dans la foulée de la fermeture de la plus grande porte d’entrée commerciale maritime du pays.

« Nous continuons à constater un effet de lendemain de veille », a-t-il admis.

Mme Robinson a cherché à rassurer les analystes malgré la baisse d’un tiers d’une année sur l’autre des revenus du transport de conteneurs – la plus grande catégorie du transport ferroviaire, légèrement plus grande que celles du pétrole et des céréales.

« Nous pensons qu’il s’agit d’un problème temporaire », a fait valoir Mme Robinson, reconnaissant que toute augmentation du trafic de conteneurs en provenance des ports de la Colombie-Britannique pourrait être graduelle.

Mardi, le Canadien National a fait état d’un bénéfice de 1,11 milliard pour son trimestre clos le 30 septembre, ce qui se comparait à un profit de 1,46 milliard au troisième trimestre de l’an dernier.

Les revenus du Canadien National (CN) ont diminué de 12 % à 3,99 milliards, après avoir été de 4,51 milliards un an plus tôt.

Sur une base ajustée, le bénéfice a reculé de 21 % à 1,69 $ par action, contre celui de 2,13 $ par action de l’an dernier. Les analystes s’attendaient à un profit ajusté par action de 1,72 $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Le CN s’attend toujours à un bénéfice pour l’ensemble de l’exercice stable ou légèrement en baisse par rapport à celui de l’an dernier, et mise sur une croissance d’entre 10 % et 15 % entre 2024 et 2026.