Le grand patron de WSP Global affirme que sa série d’acquisitions – quatre jusqu’à présent cette année, en plus de sa plus importante jamais réalisée l’automne dernier – ne constitue pas un obstacle aux futures transactions de la société d’ingénierie, même si les taux d’intérêt restent élevés.

« Est-ce un obstacle à de futures acquisitions ? La réponse est : absolument pas », a affirmé jeudi le chef de la direction, Alexandre L’Heureux, lors d’une conférence téléphonique, faisant référence à l’acquisition, pour 1,81 milliard US, du secteur environnement et infrastructure du groupe britannique John Wood en septembre 2022.

Depuis, la société anciennement connue sous le nom de Genivar a acquis quatre autres firmes d’ingénieurs établies sur trois continents et comptant environ 1100 employés, faisant ainsi passer l’effectif de WSP à 67 000 personnes.

WSP Global a affiché jeudi un bénéfice et des revenus en hausse de plus de 20 % pour son troisième trimestre, par rapport à l’an dernier, un résultat stimulé par sa croissance interne et les récentes acquisitions.

M. L’Heureux, a souligné que le carnet de commandes montrait une croissance de 7 % par rapport au troisième trimestre de l’an dernier et atteignait 14,28 milliards, ce qui témoignait, selon lui, de la demande soutenue pour les services de l’entreprise.

La croissance interne des revenus en Amérique du Nord a été inférieure à celle d’autres régions, mais M. L’Heureux a noté que WSP continuait de profiter des dépenses subséquentes à l’adoption, en novembre 2021, du projet de loi d’infrastructure de 1000 milliards US du gouvernement américain.

« Nous remportons essentiellement plus que notre part », a-t-il affirmé, ajoutant que le « taux de gains » était en hausse par rapport à il y a un an ou deux, ce qui donne à l’entreprise de meilleures parts de marché. Le faible carnet de commandes de l’entreprise – les revenus provenant à la fois des contrats confirmés et de ceux qui devraient se concrétiser – a augmenté de 50 % d’une année à l’autre aux États-Unis, a précisé M. L’Heureux.

L’analyste Sabahat Khan, de la Banque Royale, a souligné que l’arriéré croissant était un signe que la demande restait solide.

Cependant, il a évoqué « le contexte macroéconomique incertain » et « la santé financière des principaux clients “publics” – c’est-à-dire les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni (et) du Canada » – comme éventuels éléments de préoccupation. Un peu plus de la moitié des revenus de WSP proviennent de contrats publics, selon les analystes.

Jeudi, la société montréalaise a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires de 156,2 millions, soit 1,25 $ par action, un résultat en hausse de 22,5 % par rapport à celui de 127,5 millions, ou 1,05 $ par action, de la même période un an plus tôt.

Les revenus trimestriels ont atteint 3,6 milliards pour le trimestre clos le 30 septembre, ce qui représentait une progression de 24 % par rapport à ceux de 2,9 milliards du troisième trimestre précédent.

Sur une base ajustée, le profit de WSP a grimpé à 1,98 $ par action au plus récent trimestre, alors qu’il avait été de 1,59 $ par action un an plus tôt. Les analystes s’attendaient à un profit ajusté par action de 1,90 $, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.