Le transporteur national de la Lettonie airBaltic deviendra le plus important client européen de l’A220 d’Airbus en achetant 30 appareils supplémentaires. L’avionneur européen a toutefois encore du pain sur la planche au chapitre des commandes s’il souhaite égaler sa récolte de 2022.

Annoncé lundi à l’occasion du salon aéronautique de Dubaï, ce contrat – le plus important de l’année pour ce programme – fait passer à 80 le nombre d’exemplaires de l’A220-300 qui ont été achetés par cette compagnie aérienne depuis 2016. L’entreprise avait été la première à exploiter le plus gros appareil de la famille d’aéronefs.

« Ce projet marque une étape importante dans l’histoire d’airBaltic, soit notre projet d’exploiter pour la première fois une flotte de 100 avions d’ici 2030, affirme son président-directeur général Martin Gauss. Depuis près de sept ans déjà, l’A220-300 constitue l’épine dorsale de nos activités. »

En tenant compte de l’engagement de l’entreprise lettonne, Airbus a, depuis le début de l’année, obtenu 76 commandes fermes pour l’A220. En 2022, le constructeur européen avait reçu 105 engagements fermes. Il doit donc vendre 29 autres exemplaires de cet avion développé par Bombardier.

À écouter le président-directeur général d’Airbus Canada Benoît Schultz, l’avionneur pourrait bien y parvenir. De passage devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) la semaine dernière, ce dernier avait affirmé que « beaucoup de campagnes » étaient « actives ».

« Je pense qu’avant la fin du mois de novembre, on aura d’autres bonnes nouvelles pour l’A220, avait dit M. Schultz. On voit vraiment une activité très forte. »

Avec quelque 550 appareils dans le carnet de commandes en tenant compte de l’annonce d’airBaltic, les créneaux de livraisons de l’A220 sont pleins pour plusieurs années. Pour l’ensemble des avions monocouloirs chez Airbus, ces créneaux sont complets jusqu’en 2029. Les clients doivent donc s’armer de patience lorsqu’ils achètent de nouveaux avions, car ils doivent, en principe, attendre plusieurs années avant de commencer à les recevoir.

Parallèlement aux commandes, Airbus parvient finalement à accélérer sa cadence de production, essentielle à la rentabilité du programme, qui est toujours dans le rouge. À la fin d’octobre, 50 exemplaires de l’A220 avaient été remis à des clients, un nombre en hausse de 28 % par rapport à l’année dernière. L’A220 devrait être rentable une fois que 14 avions seront mensuellement assemblés dans les usines de Mirabel, et de Mobile, en Alabama. Airbus a souvent répété que cet objectif serait atteint vers le « milieu de la décennie ». L’entreprise évoque maintenant 2026 de manière plus catégorique.

Québec détient 25 % de l’A220. L’État québécois a injecté 1,7 milliard dans le programme depuis 2015.