(Toronto) Les Compagnies Loblaw ont indiqué mercredi qu’elles continuaient d’étendre leur présence dans les magasins à bas prix, les consommateurs continuant à réduire leurs achats après la vague de forte inflation alimentaire.

Loblaw a annoncé que ses bénéfices et ses revenus au troisième trimestre avaient augmenté par rapport à la même période l’année dernière, ce qu’elle a attribué à l’achalandage croissant dans ses enseignes à bas prix.

« Nos magasins Maxi et No Frills ont ouvert la voie, générant une fois de plus une croissance de plus de 10 % pour le trimestre », a affirmé le président de Loblaw, Galen Weston, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.

En tenant compte des nouveaux emplacements et de la conversion de certains magasins en enseignes à bas prix, M. Weston a calculé que la société avait ouvert 23 magasins de ce type jusqu’à présent cette année. L’année prochaine, la société prévoit de convertir 30 magasins supplémentaires et d’ouvrir 40 nouveaux emplacements à travers le pays, a-t-il précisé.

Ces conversions se feront principalement au Québec, a ajouté le directeur financier, Richard Dufresne, lors de la conférence. Environ 60 % de ces nouveaux magasins seront des Shoppers Drug Mart, exploités sous l’enseigne Pharmaprix au Québec, et le reste sera principalement des épiceries à bas prix.

Les ventes de marques maison comme Sans nom et Choix du Président ont continué de dépasser celles des marques nationales, les acheteurs privilégiant les produits à bas prix, a expliqué Loblaw.

M. Weston a dit ne pas s’attendre à voir la tendance favorisant les bas prix disparaître de sitôt.

« Il n’y a aucun signe de ralentissement significatif, a-t-il affirmé. Notre perspective est que cela va se poursuivre, vous savez, dans un avenir prévisible. »

Les Canadiens modifient la composition de leur panier d’épicerie pour y mettre des produits moins chers, et ils visitent de plus en plus les magasins à bas prix. En outre, ils mangent davantage à la maison pour tenter d’économiser de l’argent, ce qui profite aux épiciers, a expliqué l’analyste Bruce Winder, spécialisé dans le commerce de détail.

« Il y a certainement eu des changements au cours des dernières années dans le secteur de l’épicerie, et Loblaw en a certainement pris conscience », a-t-il noté.

Mercredi, la société mère des enseignes Loblaws et Provigo a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 621 millions, ou 1,95 $ par action, pour la période de 16 semaines terminée le 7 octobre.

Ce résultat se compare à un bénéfice de 556 millions, ou 1,69 $ par action, au même trimestre un an plus tôt.

Les revenus du trimestre ont totalisé 18,27 milliards, alors qu’ils s’étaient chiffrés à 17,39 milliards au même trimestre l’an dernier.

Les ventes des épiceries ouvertes depuis au moins un an ont augmenté de 4,5 %. Ces ventes comparables ont crû de 4,6 % du côté des pharmacies, ce qui était attribuable à une croissance de 1,8 % des articles en vente libre et une croissance de 7,4 % pour les médicaments vendus sous ordonnance.

Sur une base ajustée, Loblaw a indiqué que son bénéfice avait atteint 2,26 $ par action, un résultat en hausse par rapport à celui de 2,01 $ par action de l’an dernier.

L’entreprise a précisé que sa marge brute de vente au détail avait diminué en raison des investissements promotionnels ciblés et de la hausse des pertes – ce qui désigne notamment les vols à l’étalage –, soulignant que son indicateur interne d’inflation alimentaire était inférieur à celui du Canada.

Pressions pour réduire les prix

M. Dufresne a affirmé que plusieurs grands fournisseurs mondiaux continuaient de présenter aux détaillants des augmentations de coûts plus élevées que prévu pour l’année prochaine.

Au cours des derniers trimestres, l’entreprise a pointé du doigt les grandes marques alimentaires multinationales comme étant à l’origine de la hausse des prix, mais l’un des plus grands groupes industriels de fournisseurs de produits alimentaires au Canada a répondu que les fournisseurs étaient confrontés à leurs propres pressions avec les hausses de coûts.

« La diminution de notre marge alimentaire est la preuve que nos coûts continuent d’augmenter plus rapidement que nos prix », a affirmé M. Dufresne, tout en ajoutant que « le soutien des fournisseurs » était nécessaire pour que l’industrie maintienne la dynamique de ralentissement de l’inflation alimentaire.

Loblaw et ses concurrents subissent des pressions pour stabiliser les prix des aliments pour les Canadiens. Le gouvernement fédéral leur a récemment demandé de fournir des plans détaillés pour faire face à la hausse des coûts alimentaires au moyen de rabais, de promotions et d’autres mesures.

M. Weston a assuré que la baisse des prix des denrées alimentaires était la priorité absolue de l’entreprise et a réitéré ses déclarations précédentes voulant que les épiciers eux-mêmes ne soient pas la cause de la hausse des prix des denrées alimentaires.

« Au cours des deux derniers mois, nous avons participé activement aux discussions avec le gouvernement, partagé des idées et leur avons fourni des détails sur les mesures spécifiques que nous avons prises », a-t-il déclaré.

« Dans le cadre de ces efforts, nous nous efforçons de fournir chaque semaine une valeur supplémentaire à travers le panier de 35 articles qui comptent le plus pour les clients. »

Il s’agissait de la dernière conférence téléphonique d’analystes à laquelle participait M. Weston pour Loblaw, la société ayant annoncé précédemment qu’il se retirerait des opérations quotidiennes. Il restera néanmoins président du conseil, tandis que Per Bank, un dirigeant européen du commerce de détail, deviendra président et chef de la direction.

« Per a passé les derniers mois à apprendre à connaître nos magasins, nos fonctions de soutien aux magasins et nos collègues à travers le pays. Ce mois-ci, il assume pleinement ce rôle en apportant une richesse d’expérience et d’énergie », a affirmé M. Weston.

L’action de Loblaw a clôturé mercredi en baisse de 2,74 $, soit 2,23 %, à 120,29 $ à la Bourse de Toronto.