Le constructeur de camions et d’autobus 100 % électriques Lion réduit son effectif de 10 %.

Cette décision touche 150 des 1500 employés de l’entreprise installée dans les Laurentides. Lion exploite aussi des installations aux États-Unis.

En procédant à des licenciements, les dirigeants soutiennent vouloir diminuer les coûts et améliorer la capacité à atteindre les objectifs de rentabilité.

Les emplois touchés par la mesure sont principalement des fonctions de soutien à la production, de développement de produits et d’administration, au Canada et aux États-Unis.

Un porte-parole de Lion a indiqué à La Presse que la direction n’accordait pas d’entrevues lundi. Le fondateur et chef de la direction, Marc Bédard, a simplement souligné que la réduction d’effectif est la plus judicieuse pour l’entreprise à ce stade-ci.

Lion n’a donc pas révélé l’ampleur des économies qui seront réalisées par les départs. Plus de détails seront attendus lors de la présentation de la performance de fin d’exercice, dans trois mois.

L’analyste Kevin Chiang, de la CIBC, ne s’attend toutefois pas à ce que les coûts liés aux indemnités de départ soient significatifs.

Cet expert rappelle que lors de la conférence téléphonique tenue en marge du dévoilement des résultats du troisième trimestre, au début du mois, la direction a annoncé qu’elle avait reporté la production commerciale des autobus scolaires Lion A afin de donner la priorité à la production commerciale de véhicules à forte demande (140 autobus scolaires Lion A ont été retirés du carnet de commandes).

« Cette décision s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise visant à accélérer la production en se concentrant sur les modèles les plus demandés, plutôt que de répartir ses ressources sur de nombreux modèles différents. »

L’annonce des licenciements a été timidement accueillie par les investisseurs. L’action de Lion a perdu 4 % au cours de la première séance boursière de la semaine, pour clôturer à 2,19 $ à la Bourse de Toronto.

Lion avait annoncé au début du mois avoir creusé sa perte nette à 20 millions US durant les mois de juillet, août et septembre sur des revenus de 80 millions US.

Dans sa mise à jour des activités, l’entreprise avait alors souligné le début de la construction de ses autobus Lion D à son usine de Joliet, en Illinois, et de ses camions Lion 5, à Montréal.

Lion a entrepris le mois de novembre avec un total de 12 centres d’expérience en activité au Canada et aux États-Unis.

La direction avait aussi prévenu les investisseurs que près de la moitié du carnet de commandes était à risque à cause des lenteurs d’Ottawa à traiter des demandes de subventions.

Le carnet de commandes comptait 2232 véhicules (1964 camions et 268 autobus) en date du 6 novembre.

En juillet, l’entreprise avait bouclé des opérations de financement lui ayant rapporté approximativement 142 millions.

Fondée en 2008, Lion a fait une entrée en Bourse remarquée au printemps 2021. Son action avait alors rapidement touché un sommet de 28 $ avant de redescendre à un plancher de 2,09 $ il y a trois semaines. Cette année seulement, le titre accuse un repli boursier de près de 30 %.