(New York) Stellantis a indiqué à plus de 3500 de ses salariés aux États-Unis qu’ils pourraient prochainement perdre leur emploi, selon une porte-parole, une mesure attribuée par le constructeur automobile à de nouvelles normes favorisant la transition énergétique.

Le groupe a averti 2455 employés de son site Mack à Detroit (Michigan) et 1225 de celui de Toledo (Ohio), en vertu d’une obligation prévue par le Warn Act, une loi fédérale.

Pour autant, Stellantis s’attend à ce que le nombre de suppressions de postes effectives soit « nettement moindre » à Detroit et « un peu moins élevé » à Toledo, a expliqué vendredi la porte-parole à l’AFP.

Ce plan social est destiné à « gérer les ventes de véhicules (que produisent les deux sites) pour se conformer aux régulations californiennes des émissions, qui sont mesurées État par État », a-t-on détaillé, de même source.

Quelque 13 États américains se sont joints à la Californie pour adopter les normes définies par le CARB (California Air Resources Board), agence californienne dédiée à l’amélioration de la qualité de l’air.

Ce texte prévoit de réduire la disponibilité des véhicules à seule combustion interne chez les concessionnaires, au bénéfice des automobiles hybrides et tout électriques, pour accélérer la transition énergétique.

Cette disposition a contraint Stellantis à adapter sa production.

Le site Mack de Detroit produit des modèles Grand Cherokee de la marque Jeep, notamment la version hybride 4xe. L’usine de Toledo fabrique aussi des voitures Jeep, les modèles Gladiator, Wrangler et l’hybride Wrangler 4xe.

Mercredi, Stellantis a déposé un recours auprès de l’Office juridique administratif (OAL) de Californie, arguant que les dispositions du CARB désavantagent le constructeur.

En 2019, Ford, Honda, Volkswagen et BMW ont conclu avec les autorités californiennes un accord dérogatoire qui prévoit de mesurer les ventes de chaque groupe au niveau national et non État par État, comme c’est le cas pour les autres constructeurs, dont Stellantis.

« L’exclusion » de Stellantis de cet aménagement équivaut à créer une industrie « à deux vitesses », qui met en péril « les conditions de vie de nos 56 000 employés », a fait valoir le groupe dans le courrier adressé aux autorités californiennes.