Un important dossier reste à régler malgré la reprise partielle de Medicago : celui du complexe inachevé de la défunte compagnie biopharmaceutique à Québec, qui est toujours vacant.

Dans l’espoir de faire avancer les choses, le gouvernement Legault vient d’octroyer deux contrats de gré à gré, dont un à un ancien vice-président de son bras investisseur.

Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie s’est tourné vers Didier Leconte, vice-président, investissement, sciences de la vie et technologie, chez Investissement Québec (IQ) jusqu’en mai dernier, et Max Felhmann, qui a notamment été président fondateur et chef de la direction de l’Institut Néomed.

Leur mission : « structurer une initiative porteuse » ou « implanter un projet de relance » dans les installations autrefois occupées par Medicago.

Ces deux consultants empocheront 100 000 $ chacun.

Le ministère de l’Économie justifie cette décision par l’absence d’expertise interne et affirme que le contrat à M. Leconte respecte les règles en vigueur parce que ce dernier n’était pas un fonctionnaire, mais un employé d’une société d’État.

« L’objectif est de structurer une initiative porteuse en sciences de la vie dans des infrastructures vacantes qui n’ont pas encore été complétées et qui ont été pensées pour un seul usage afin d’en faire un projet économiquement viable et structurant pour la région de Québec », affirme dans un courriel Jean-Pierre D’Auteuil, porte-parole du Ministère.

Il n’a pas été possible de parler à M. Leconte, qui se présente maintenant comme un « conseiller stratégique » dans le créneau des sciences de la vie. Par courriel, il a souligné avoir quitté IQ le 31 mai de manière « harmonieuse ». Le consultant dit avoir été contacté par le ministère de l’Économie dans ce dossier.

Grosse expansion

Medicago avait annoncé, en 2015, la construction d’un nouveau complexe de 44 000 mètres carrés (environ 475 000 pieds carrés) dans le secteur D’Estimauville pour fabriquer des vaccins à base de plantes. On devait y retrouver une usine, une serre, un centre de recherche et de développement ainsi que des bureaux administratifs. La débâcle provoquée par Mitsubishi donne du fil à retordre à Québec et Ottawa, qui tentent de trouver une nouvelle vocation à l’endroit.

En surface, le dossier semble avancer à pas de tortue.

Au printemps dernier, un plan de relance avait été présenté à Québec et Ottawa par quatre organisations – Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, l’Institut national d’optique (INO), l’Université Laval et Québec International – établies dans la Capitale-Nationale.

Ce quatuor attend toujours.

« Il n’y a pas de nouveau depuis que INO a fait part de son intention […] de collaborer aux initiatives publiques visant à donner une deuxième vie aux bâtiments de Medicago », affirme le porte-parole de l’organisation Mathieu Bilodeau.

Au ministère de l’Économie, on se limite à dire que les consultants ont exploré « plusieurs propositions de projets » et « modèles d’affaires ».

Ce n’est pas la première fois qu’un projet de Mitsubishi sur le sol québécois se termine en queue de poisson. En mai 2020, le conglomérat a mis la clé sous la porte de son centre d’ingénierie en aéronautique à Boisbriand moins d’un an après son ouverture. L’entreprise avait obtenu un prêt de 12 millions du gouvernement Legault pour s’implanter dans les Laurentides.

Une partie du prêt avait été déboursée par Investissement Québec, mais cette somme a été remboursée en « totalité » par Mitsubishi, assure le Ministère.

Lisez l’article « Une relance et des millions récupérés par Ottawa »