(Montréal) Transcontinental a versé 6,7 millions à son ancien chef de la direction, qui a quitté l’entreprise après seulement 18 mois à la tête de l’imprimeur et emballeur.

Cette information figure dans des documents réglementaires envoyés aux actionnaires de la société montréalaise.

Peter Brues avait quitté l’entreprise en juin dernier après seulement 18 mois en poste. Au cours de l’exercice 2023, M. Brues a touché une rémunération totale de 11,9 millions. De ce montant, 6,7 millions constituent une indemnité de départ.

Transcontinental n’a pas souhaité commenter l’indemnité de départ. Un porte-parole de l’entreprise a précisé par courriel que l’indemnité était conforme aux modalités de contrat d’emploi de M. Brues.

L’entreprise n’avait pas fait plus de commentaires, lors de l’annonce du départ en juin dernier. « Les deux parties ont convenu que c’était la bonne voie à suivre », répondait alors la porte-parole, Nathalie St-Jean.

Transcontinental affronte une série de vents contraires tandis que la hausse du coût de la vie pèse sur la demande dans le segment de l’emballage et que le secteur de l’impression connaît un déclin structurel.

L’action de la société avait perdu près du quart de sa valeur sous la gouverne de M. Brues. Le titre a perdu un autre 7 % depuis son départ.

C’était le deuxième changement de garde important en moins de deux ans. M. Brues succédait à François Olivier qui avait dirigé l’entreprise montréalaise pendant 13 ans avant de prendre sa retraite.

Le Journal de Montréal avait révélé plus tard que M. Olivier et la fille du fondateur et présidente exécutive du conseil d’administration, Isabelle Marcoux, avaient entamé des procédures de divorce.

Pour sa part, M. Olivier avait eu droit à une indemnité de départ de 1,5 million « en reconnaissance de ses réalisations importantes », selon des documents réglementaires déposés par la société.

Le nouveau chef de la direction, Thomas Morin, a obtenu une rémunération de 2,7 millions. Le total représente la rémunération de M. Morin en tant que président de la division emballage, jusqu’au 6 juin, et à titre de président et chef de la direction par la suite.

La présidente exécutive du conseil, Isabelle Marcoux, a obtenu une rémunération de 1,8 million.

Changement de rôle pour Rémi Marcoux

Le fondateur de l’entreprise, Rémi Marcoux, ne se représentera pas à titre d’administrateur de la société. Le conseil a toutefois nommé M. Marcoux à titre de « fondateur émérite », une fonction qui n’est pas soumise au vote des actionnaires.

M. Marcoux a fondé Transcontinental en 1976. Dans un communiqué, l’entrepreneur a réitéré sa confiance envers sa fille Isabelle, qui est présidente du conseil depuis 2012. « J’ai bien l’intention de ralentir un peu le rythme à 83 ans », explique-t-il.

Par le biais d’actions à droits de vote multiples, la famille Marcoux contrôle près de 73,8 % des droits de vote des actionnaires.